Conditions de vie des travailleurs au Gabon : Le gouvernement interpellé

Libreville, Mercredi 3 Mai 2017 (Infos Gabon) – La classe ouvrière du Gabon a lancé un cri du cœur en direction des pouvoirs publics en vue de l’amélioration de sa situation.
L’allocution du président de la Convention des administrations publiques et parapubliques étatiques (CAPPE) prononcée à l’occasion de la Journée internationale du travail avait les allures d’un plaidoyer lancé en direction des pouvoirs publics.
S’exprimant au nom des différentes centrales syndicales du Gabon, Emmanuel Mvé Mba a interpellé le gouvernement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Au nom de ses collègues, l’orateur a exprimé son indignation face à la non-application des résolutions issues des assises sociales de novembre 2014 à janvier 2015 au stade d’Angondjé.
«A l’issue des assises sociales du 28 novembre 2014 au 10 janvier 2015, le chef de l’Etat avait annoncé des mesures empruntes d’espoir dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique sociale. Trois ans plus tard, nous constatons des lenteurs dans la mise en application, occasionnant implicitement, un recul très dommageable des acquis sur la formation, l’éducation, la santé, la politique sociale, l’emploi, la vie chère, etc., pourtant des mesures dites prioritaires dans sa politique», a-t-il dénoncé.
Devant les conditions de vie et de travail assez précaires des travailleurs, les centrales syndicales souhaitent la tenue prochaine d’une concertation tripartite entre le gouvernement, les employeurs et les employés pour échanger sur les conditions de la classe ouvrière gabonaise.
Dans le mémorandum remis au Premier ministre, chef du gouvernement, les travailleurs ont formulé un ensemble de recommandations. Pour ce qui est de la crise qui vient de secouer le secteur de l’éducation nationale, ils souhaitent l’adoption des avant projets de lois d’orientation et de programmation des actes pris par les états généraux de l’Education et de recherche de 2010, la construction des établissement scolaires en nombre responsable, le recrutement des enseignants nationaux dans l’enseignement du second degré général et technique, sans pour autant résilier les contrats des enseignants expatriés, la construction des salles de classe, tables bancs, aires de jeu, la régularisation des situations administratives et financières, et le réexamen de la situation des 807 cas de solde et 17 cas proposés à la radiation de la Fonction publique.
Quant au volet économique et financier, les centrales syndicales des travailleurs gabonais soutiennent le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba dans l’opération « Mamba » en vue de traquer les criminels économiques et financiers. Vu que «Les détournements de fonds publics deviennent un mérite au Gabon», s’est alors insurgé leur porte-parole qui recommande la création d’une commission de veille afin d’identifier et d’examiner ces criminels.
Au plan économique et financier, d’autres questions majeures ont également été évoqués. Notamment la liquidation de la dette publique par l’Etat; la structuration du secteur informel; la diminution des taxes et des impôts en faveur des PME/PMI; la caution de l’Etat aux banques par le biais des PME/PMI, la liquidation de la dette de la CNSS et la CNAMGS ainsi que l’immatriculation des opérateurs économiques informels.
Le volet social n’a pas été occulté. A ce sujet, les travailleurs ont formulé des recommandations visant l’interdiction des licenciements économiques non justifiés, l’application de la close sociale dans les marchés publics, l’adoption des emplois relevant des secteurs de souveraineté, la promulgation du Travail révisé depuis le 27 mars 2015, l’harmonisation du calcul de taux de pension au public, parapublic et privé, la création d’un Conseil national du dialogue social conformément à la convention 144 de l’Organisation internationale du travail.
Dans leurs doléances, ils souhaitent la construction d’une bourse du travail, la réservation d’un local aux syndicats aux lieux de travail, une valorisation de la subvention de l’Etat aux syndicats, la dépolitisation du Conseil économique et social, une revalorisation des salaires du secteur privé bloqués depuis 2007, une valorisation des pensions de retraite conformément au nouveau système de rémunération, la valorisation et l’harmonisation de la prime de logement, l’harmonisation des allocations familiales.
Pour ce qui est de la cherté de la vie, les travailleurs revendiquent l’évaluation des décisions de blocage des prix des 166 produits de grande consommation importés, une baisse des prix de produits alimentaires nationaux et des prix de services tels que le gaz, l’eau, l’électricité, le loyer, la téléphonie, l’internet, les matériaux de construction, les frais bancaires, le prix du transport marchandise, le prix du transport urbain et interurbain, la scolarité au privé laïc et confessionnel.
FIN/INFOSGABON/SM/2017
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