Dialogue national inclusif : L’heure de vérité a sonné

Libreville, Lundi 1er Avril 2024 – La grand-messe qui s’ouvre ce mardi 2 avril 2024 à Libreville entend poser les bases d’une nouvelle République.
Un grand jour se lève ce mardi 2 avril 2024 sur le Gabon avec le lancement officiel du Dialogue national inclusif. Ce sont quelque 580 délégués relevant de diverses couches de la société gabonaise qui sont appelés à ce remue-méninges qui s’étalera jusqu’au 30 avril prochain. L’initiative du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema a pour objectif de faire un diagnostic sans complaisance des maux qui minent le pays et de pouvoir permettre l’émergence d’un nouveau Gabon. Au rang des thématiques à aborder au cours de ces travaux, le projet de nouvelle Constitution, le référendum, les prochaines élections, la durée de la transition, la lutte contre la corruption, les institutions, etc.
Chapeauté par Mgr Jean-Patrick Iba-ba, archevêque de Libreville, le bureau des travaux, fort de 28 membres, est fortement influencé par les religieux et des hommes à la droiture reconnue. Par ce casting, les militaires au pouvoir veulent des discussions franches, directes et courtoises à l’issue desquelles jailliront des propositions concrètes allant dans l’intérêt général du Gabon. Si tel semble être le but recherché par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, cette volonté ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’opinion.
Au sein de la société civile et de la classe politique gabonaises des récriminations fusent pour dénoncer l’agenda, le format et le mode de désignation des délégués. Le fait que le CTRI se soit arrogé à lui tout seul 64 représentants sur les 580 attendus à cette grand-messe passe mal. Tout comme la centaine de délégués venant des communes et départements dirigés par nombre de ses membres est également mal perçue. L’absence du Pr Albert Ondo Ossa, candidat de la plateforme « Alternance 2023 » à la dernière élection présidentielle et le fait de n’accorder qu’un seul représentant à chacun des 104 partis politiques renforcent davantage l’idée selon laquelle les militaires veulent transformer cette rencontre en un monologue. L’absence d’une commission « Vérité-justice-réconciliation » est vue par les défenseurs des droits de l’Homme comme une caution à l’impunité et à l’injustice au regard des nombreuses violations et exactions survenues durant les crises antérieures.
Des divergences qui, somme toutes, illustrent à suffisance l’intérêt que suscite le Dialogue national inclusif qui s’ouvre ce mardi dans le pays. Les populations, dans leur immense majorité, nourrissent beaucoup d’espoir en cette grand-messe qui devrait permettre au Gabon de naître de nouveau. Les Gabonais ne devraient donc pas rater ce rendez-vous avec l’histoire qui constitue plutôt une opportunité pour un nouveau départ.
FIN/INFOSGABON/SM/2024
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