Gabon : La semaine de travail du Président Ali Bongo Ondimba
Libreville, 13 février 2013 (Infos Gabon) – La coopération entre le Gabon et l’Allemagne se porte bien. Mieux, les perspectives entre Libreville et Berlin laissent entrevoir des projets d’envergure bénéfiques pour les deux pays…. C’est en substance ce qui ressort de l’audience que le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, a accordée le mardi 5 février 2013 à Libreville, à une importante délégation venue d’Allemagne et conduite par M. Hartwig Fischer, Président du groupe parlementaire pour l’Amitié avec les pays francophones d’Afrique. Après s’être imprégnés des objectifs stratégiques du Gabon émergent sur des questions telles que le développement durable, les services et l’industrie, les hôtes du Président gabonais ont exprimé la détermination des autorités de leur pays à s’ouvrir à une coopération encore plus fructueuse, explorant une diversité de secteurs porteurs.
Les objectifs des Allemands sont clairs : ils comptent s’investir dans les énergies renouvelables, la création des infrastructures, la mise en valeur des matières premières, en l’occurrence à travers la transformation locale des richesses du sol et du sous-sol gabonais. Toutes choses susceptibles de booster le produit intérieur brut (PIB) et, par conséquent, d’apporter un plus dans l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. M. Fischer, en tant que chef de la délégation allemande, a exprimé toute la satisfaction de l’ensemble du groupe de voir le Chef de l’Etat gabonais et le gouvernement s’engager dans la voie d’un développement qui attire investisseurs, politiques, touristes et chercheurs du monde entier. Dans ce processus, Berlin entend, par la voix de son représentant, se positionner comme un des partenaires clés de Libreville.
Il faut retenir que les relations entre les deux pays, entretenues depuis de longues années, sont exemplaires. Dans le cadre du dialogue Nord-Sud, les autorités plaident, de part et d’autre, pour un partenariat équitable, respectueux de la souveraineté de chaque peuple, ouvert au dialogue et rejetant toute forme de violence et d’intégrisme. Le Gabon fait partie des nations africaines qui apportent un appui régulier à l’Allemagne lors de ses candidatures au sein des instances internationales, tandis que ce pays de l’Union européenne s’investit dans des domaines aussi divers que les médias, la culture, l’éducation, la santé, la pêche avec, notamment, des engagements mutuels sur la conservation des ressources halieutiques, à travers la lutte contre la pêche illicite et non réglementée… Dans le domaine de la santé, les Gabonais gardent le souvenir de l’action du Docteur Albert Schweitzer à Lambaréné. Cette belle coopération se prolonge et s’intensifie avec les instituts de médecine de Tübingen et Marbourg qui coopèrent étroitement dans la recherche fondamentale, par exemple sur le virus Ebola et le paludisme.
Pour le Président Ali Bongo Ondimba, entretenir et valoriser un tel partenariat contribue indubitablement à renforcer l’économie du Gabon, asseoir sa crédibilité et lui donner une place de choix au sein des instances décisionnelles internationales.
Le Président de la République Gabonaise a accordé une série d’audiences à diverses personnalités le vendredi 8 février dernier à Libreville.
En première heure, le Chef de l’Etat a reçu Messieurs Gabriel TCHANGO, Ministre des Eaux et Forêts, Jean François NDONGOU, Ministre de l’Intérieur, Rufin Pacôme ONDZOUNGA, Ministre de la Défense Nationale et Madame Célestine OGUEWA épouse BA, Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Agriculture pour évoquer l’épineuse question du braconnage au Gabon.
Cette audience s’est tenu au moment où le Gabon qui a la réputation d’être un paradis pour la faune sauvage, est en passe de devenir une cible privilégiée des réseaux de braconniers avec, entre autres, le massacre d’un grand nombre d’éléphants de forêt, principalement dans la parc de MINKEBE, où des bandits sévissent à l’arme lourde sur ces animaux protégés. Cette question pose donc, outre la problématique de la lutte contre la braconnage, de réels problèmes de sécurité pour notre pays.
En deuxième heure, le Président de la République a reçu les responsables du groupe Total Gabon dont Christophe DE MARGERIE, PDG du Groupe TOTAL, Benoit CHAGUI, DG de TOTAL Gabon et Jacques MARRAUD-DES GROTTES, PCA de TOTAL Gabon.
Total Gabon est la première entreprise gabonaise et partenaire du développement du secteur pétrolier du Gabon depuis 60 ans.
A coté de son activité principale, TOTAL GABON s’investit dans les domaines de la santé (CIRMF, Paludisme, VIH-SIDA), de l’éducation, de la formation professionnelle (Institut du Pétrole) et des infrastructures (fibre optique, aéroport international de Port-Gentil).
La rencontre a permis au Président de la République de faire le point de ce partenariat avec ses hôtes, et de préciser sa vision du développement économique de notre pays et la part que le groupe TOTAL doit y prendre.
En fin de matinée, le Chef de l’Etat a reçu Messieurs Riley BECHTEL, Walker KIMBALL et Jim DUTTON du Groupe Bechtel , qui a signé une convention avec l’Agence Nationale des Grands Travaux dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructures et la réalisation des grands travaux dans notre pays. Il s’est agit au cours de cette audience de faire le point sur l’état d’avancement des différents dossiers liés à l’exécution de cette convention de partenariat.
Dans l’après-midi le Président de la République a recu une délégation de Reporters Sans Frontières qui était présente au Gabon depuis le mercredi 06 février dernier. Elle était conduite par son secrétaire général Christophe Deloire, accompagné du responsable Afrique de l’organisation, Ambroise Pierre, en présence du président du Conseil national de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou.
Il faut rappeler que cette visite arrive au moment où le Gabon a gagné 12 places dans le traditionnel classement annuel de Reporters Sans Frontières, partant ainsi de la 101ème à la 89ème place mondiale de la liberté de la presse. Cette rencontre voulue par le Président de la République avait pour but de dissiper les malentendus sur ce que certains présentent comme des entraves à la liberté de la presse mais qui ne sont en réalité que des éléments relevant des dispositions législatives actuelles du Gabon.
Le Président de la République, lors des vœux à la presse, avait clairement indiqué qu’il entendait faire évoluer un certain nombre de réalités, dont la dépénalisation du délit de presse, la distinction des fonctions de régulation qui relève du CNC et de répression qui devraient relever des tribunaux de droit commun.
En invitant « Reporters Sans Frontières », le Président de la République marque sa ferme volonté d’œuvrer en faveur d’une presse libre, indépendante et objective mais toute aussi responsable et respectueuse de la vérification de l’information et du respect de la dignité humaine.
Le Chef de l’Etat gabonais, qui a exprimé ses remerciements à RSF venu en mission d’enquête au Gabon à l’invitation des plus hautes autorités, s’est félicité de la diversité de la presse nationale tout en affichant sa détermination à voir évoluer le cadre législatif dans lequel évolue la profession, dans l’objectif d’une moralisation des activités. Ali Bongo Ondimba a affirmé sa détermination à garantir la liberté de la presse et a sollicité Reporters sans frontières pour accompagner les évolutions au Gabon. « Un mercenariat de la plume ! »
Dans le droit fil du discours vigoureux prononcé en janvier lors des vœux à la Presse, le président de la République a livré sa vision aux représentants de l’organisation de défense des libertés : “Le Gabon est un pays doté d’une grande activité en terme d’information. Je veille à ce que personne ne soit arrêté pour ses opinions. D’ailleurs, aucun journaliste n’est actuellement en prison. Nous déplorons cependant depuis trois ans des dérives qui nous inquiètent. En raison des difficultés économiques pour les journalistes se développe un mercenariat de la plume.
Le journalisme ne saurait se réduire à l’invective”. Et insisté : « En conséquence, les Gabonais se sont habitués à lire une presse qui ne prend pas le temps de recouper les informations à travers une enquête rigoureuse ». Un constat regrettable qui rejoint celui fait par RSF : la presse gabonaise, notamment la presse satirique, manque d’indépendance envers les «pouvoirs», qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. ” Notre constat est que les journalistes subissent des pressions politiques élevées”, a souligné Christophe Deloire lors de cette audience.
Le cas de Tv+ fut évoqué, notamment les agressions sur les émetteurs de la chaîne au plus fort des manifestations de Cocotiers tout comme les poursuites judiciaires à l’encontre de la chaîne par une société mauricienne, menaçant son fragile équilibre économique. RSF demande que des enquêtes soient diligentées lorsque des médias sont victimes d’actes violents de vandalisme contre les biens ou les personnes. Lors de l’échange, il a été indiqué que le Gabon s’engageait à améliorer les relations entre la presse et les forces de l’ordre pour éviter certaines situations préjudiciables. Une évolution du cadre législatif
Sur les aspects réglementaires, RSF – invité à formuler des recommandations sur le projet de réforme de la loi de 2001 portant Code de la Communication – préconise « la rédaction d’une nouvelle loi », d’avantage qu’un toilettage. La partie gabonaise s’est dite préoccupée par ces questions et a marqué sa volonté de moderniser le cadre des activités et des responsabilités de la presse. Le Chef de l’Etat, fut-il rappelé, est favorable à la dépénalisation des crimes de presse. Les réflexions à venir devront également tenir compte de certaines préoccupations morales et économiques : connaissant la fragilité économique de la presse, plusieurs personnes malmenées ou invectivées s’interdisent de saisir la justice, sachant qu’une condamnation équivaudrait à la faillite de l’organe. Il fut également mentionné la possibilité de revoir les critères du Fonds national pour le développement de la presse, créé en 2005, afin de mieux appuyer les organes réguliers dans leur parution. Les autorités gabonaises « sollicitent Reporters sans frontières pour que, dans un délai de deux mois, une liste de recommandations soit fournie sur le projet de loi », confirme RSF. Des normes internationales
Au fil de trois jours d’enquête, rencontrant en toute liberté et sans aucune interférence des autorités les acteurs de la filière, les experts de RSF ont récolté un grand nombre d’informations et d’impressions. Leur séjour, bref et dense, intervient quelques mois après celui des auteurs de l’Evaluation du développement des médias au Gabon, missionnés par l’Unesco dans le cadre du Programme international pour le développement de la communication (PIDC), lancé il y a trente ans et restructuré autour de la Déclaration de Windhoek du 3 mai 1991, date désormais célébrée chaque année, au Gabon comme ailleurs, comme celle de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
« Qu’il s’agisse de la Constitution, du Code de la communication ou des autres textes réglementaires, la liberté d’expression, la protection des sources, l’indépendance du système de régulation et l’absence de censure y sont clairement affirmées, peut-on lire dans cette Evaluation. Le Conseil National de la Communication est structuré et reconnu comme institution essentielle de la République.
La pratique est cependant loin de refléter ces bonnes prédispositions législatives et réglementaires. Les lois ne sont que peu respectées ou appliquées, du fait de la culture du secret et de la « sacralisation » des fonctions publiques dans le cas du droit à l’information ou du fait des résistances institutionnelles dans le domaine de la régulation. Le cadre législatif et politique laisse ainsi apparaître une situation paradoxale où les textes ne sont pas toujours observés par ceux qui sont parfois chargés de les faire respecter. »
Soucieux de voir naître une presse nationale responsable, indépendante et financièrement viable, le président de la République Ali Bongo Ondimba se félicite de voir le Gabon bénéficier de l’expertise et des conseils de Reporters Sans Frontières. Dans les soixante jours, une série de recommandations sera soumise afin de promouvoir la liberté d’expression, de maintenir le pluralisme des médias et de renforcer les capacités ainsi que les moyens institutionnels.
FIN/INFOSGABON/MM/PK/2013
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