Mondial 2014 : l’Allemagne humilie le Brésil (7-1)
Même la plus dramatique des Telenovela n’avait jamais fait pleurer le Brésil tout entier de la sorte. Il fallait donc croire «Bild», le tabloïd allemand qui titrait hier matin : «Ce soir, vous allez encore chialer.» Et c’est vrai, on a vu des enfants écraser des grosses larmes hier au stade Mineirao de Belo Horizonte. Au passage, vous parlez d’un bel horizon.
On avait promis la lune, et même une sixième étoile aux Brésiliens, ils n’ont eu droit qu’à des ruines. A la curée d’une équipe déjà affaiblie par la perte de ses deux leaders Neymar et Thiago Silva, tétanisée par l’enjeu et surcotée aussi certainement depuis le début de la compétition. «On demande pardon à tout le pays, glissera David Luiz en pleurs. Le rêve est fini. Il faut assumer ce désastre.»
Le constat est terrible et, on ne refera pas le match, mais l’équipe de France peut nourrir quelques regrets ce matin. A vrai dire, on ne sait même pas si la présence de Neymar aurait changé quelque chose à l’issue de ce match. Ce n’était pas le problème d’un joueur, hier soir, mais celui d’un collectif totalement absent. A-t-il jamais existé d’ailleurs ? Le public s’est en souvent pris à Fred, symbole de la médiocrité et de l’inefficacité brésilienne, mais c’est toute une équipe qui méritait ses sifflets. Et dire que les spectateurs n’ont même pas quitté le stade. Quelle politesse et quelle éducation.
Plus large succès en demie
En face évidemment c’est une autre affaire. Après cette démonstration – le plus large succès d’une sélection de l’ère moderne en demi-finale d’une Coupe du monde -, l’Allemagne se pose évidemment en grand favori à l’obtention du titre suprême. Cette équipe possède des atouts que d’autres n’ont pas. A commencer par Emmanuel Neuer qui a encore prouvé hier qu’il était le meilleur gardien de cette compétition et certainement du monde.
Et, pourtant, beaucoup de ses congénères se sont illustrés pendant ce tournoi. Et si elle ne compte pas dans ses rangs un Messi ou un Robben, elle dispose en revanche d’une maîtrise collective servie par des joueurs de talent évoluant à leur meilleur niveau. On pourrait parler de Klose, désormais meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde avec 16 réalisations, mais il faudrait aussi citer tous les autres. On ne le fera pas pour éviter le pensum.
Joachim Low a même eu le privilège rare pour un entraîneur à ce niveau de la compétition d’opérer son premier changement à la mi-temps en prévision de la finale. La Mannschaft, qui affrontait hier sa première sélection sud-américaine depuis le début du Mondial, a prouvé que l’Europe – vainqueur des deux dernières éditions avec l’Italie et l’Espagne – se portait bien. A ce tarif-là, les Allemands vont prier pour rencontrer l’Argentine en finale.