Partenariat public-privé : Le modèle gabonais vendu chez ses voisins
Libreville, Samedi 16 Février 2019 (Infos Gabon) – Une délégation d’experts gabonais a présenté mercredi à Brazzaville les prouesses de la collaboration entre la multinationale singapourienne Olam et l’Etat gabonais à travers la Société de transformation agricole et de développement rural.
Exit le forum sur le développement agricole en Afrique centrale tenu du 12 au 14 février dernier à Brazzaville au Congo. Organisée avec le concours de la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau international du travail (BIT), cette rencontre s’est achevée sur une note de satisfaction. Les 400 participants ayant pris part à ce rendez-vous ont pris l’engagement d’élaborer rapidement des programmes et des projets visant à soutenir les pays de la sous-région à accroitre leur production agricole et à créer davantage les emplois.
Les participants issus de divers corps de métiers ont par ailleurs reconnu que pour atteindre ces objectifs, il faut passer à une mécanisation de l’agriculture afin de réduire aux acteurs du secteur la charge de travail.
Placée sous le thème : «dégager le potentiel des économies rurales grâce à l’investissement dans le développement des compétences et l’employabilité dans le secteur de l’agriculture en Afrique centrale», cette rencontre a permis d’échanger sur les problèmes d’accès à la terre, la mauvaise qualité des semences, l’inexistence des infrastructures de bases, le manque de volonté politique ou la rareté des financements. «Le forum a été un véritable accélérateur. Nous mettrons en place les mécanismes de suivi pour que ce forum ne soit pas une rencontre de plus. Nous avons atteint les limites de la rhétorique, il nous faut des résultats concrets sur le terrain», a souligné Racine Kane.
Le directeur général adjoint du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique centrale pense qu’il est possible de transformer les zones rurales en zone de développement économique en mettant en place des projets destinés à accroître le rendement des paysans. «Si vous allez dans la zone du Nord ouest du Cameroun, il y a un accroissement effectif des revenus des populations rurales simplement parce qu’on a travaillé la route reliant Bamenda à Ekok au Nigeria. La hausse des prix des produits agricoles sur l’axe, est un encouragement aux producteurs qui s’investissent davantage dans la production», a-t-il indiqué.
L’occasion faisant le larron, ce forum a servi de cadre idéal pour le Gabon de vendre son savoir-faire en matière de Partenariat public-privé (PPP) dont celui avec la multinationale singapourienne Olam à travers la Société de transformation agricole et de développement rural (SOTRADER). Un modèle de partenariat salué par la présidence de la République gabonaise qui, dans sa newsletter, avait indiqué le 7 janvier dernier que GSEZ, dont SOTRADER fait partie, «a créé 10 813 emplois en 2018».
«Ces données ne sont pas exhaustives. Mais, le secteur agricole est devenu en 2018 le premier pourvoyeur d’emplois en dehors de la Fonction publique», souligne le document. Animée par Calixte Mbeng, point focal de ce PPP au sein de cette institution, la présentation gabonaise entrait dans le cadre de l’échange d’expériences dans le secteur agricole avec les participants à ce forum.
Au cours du forum, Calixte Mbeng a présenté le succès du programme « Graine » mis en place par la SOTRADER.
Le programme Graine, selon lui, c’est d’abord la rencontre d’un investisseur et la stratégie d’un pays qui souhaite développer un certain nombre de secteurs dont celui de l’agriculture. Le but est de régler le problème de la sécurité alimentaire et vendre à l’international. C’est également la rencontre de ces deux volontés qui a abouti à ce partenariat public-privé (PPP) entre Olam et la République gabonaise dont les objectifs sont simples.
« Le programme, c’est de développer 200 000 hectares de cultures vivrières et de rente en l’accompagnant soit par des petits producteurs organisés en coopérative ou en individuel. Ces agriculteurs bénéficient d’un accès à la terre, de la facilitation de l’obtention du titre foncier, l’accompagnement dans les espaces qu’ils vont valoriser, les apports en intrants, les appuis en termes de formation, la garantie de la commercialisation de leur protection, et l’amélioration des conditions de vie grâce aux revenus et grâce à tous les investissements d’accompagnement qui sont réalisés pour améliorer les conditions socioéconomiques dans les villages; en termes d’accès à l’électricité, à l’eau potable, l’amélioration des centres de santé, des écoles, des marchés, des infrastructures routières, les entrepôts… », a précisé Calixte Mbeng.
Ce forum de Brazzaville, qui avait comme autre point central « le chômage des jeunes ruraux », devra conduire à des meilleures politiques agricoles, avec un accent sur la formation et la création de la chaîne de valeur, pour accroître l’attractivité du secteur auprès des jeunes.
FIN/INFOSGABON/PM/2019
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