Gabon : Oligui Nguema annonce un grand nettoyage du secteur aurifère pour restaurer la souveraineté de l’État

Libreville, Mercredi 8 Octobre 2025 (Infos Gabon) – Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a réuni ce mercredi à Libreville les principaux opérateurs du secteur aurifère, dans le cadre d’une concertation visant à réorganiser et assainir une filière stratégique pour l’économie nationale, encore minée par l’orpaillage illégal et les pertes financières qu’il engendre.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par le chef de l’État depuis plus d’un an pour restaurer la transparence dans la gestion des ressources minières et s’assurer que les richesses naturelles du Gabon profitent pleinement aux populations. « L’or appartient à la Nation, et son exploitation doit se faire dans le respect de la loi, de la souveraineté et du développement durable », a rappelé le président Oligui Nguema, selon un compte rendu de la présidence.
Un secteur stratégique gangrené par l’illégalité
L’exploitation aurifère au Gabon est aujourd’hui confrontée à une recrudescence d’activités clandestines, souvent menées par des orpailleurs étrangers opérant en dehors de tout cadre légal. Les récentes opérations des forces de sécurité dans les régions de Ndjolé, Makokou et Mitzic ont permis l’interpellation de dizaines d’orpailleurs illégaux et la saisie de plusieurs kilogrammes d’or d’une valeur estimée à plus d’un milliard de francs CFA.
Ces activités, selon les autorités, privent l’État de ressources considérables et entraînent une dégradation alarmante des écosystèmes forestiers et fluviaux.
Vers un encadrement plus strict du secteur
Pour mettre un terme à ces dérives, le chef de l’État a annoncé une série de mesures destinées à renforcer le contrôle, la transparence et la souveraineté du pays sur ses ressources aurifères. Parmi les principales directives figurent :
la réalisation d’un audit complet du secteur aurifère ; l’interdiction de toute exploitation sans permis et l’organisation de missions de contrôle sur le terrain ; des sanctions fermes contre les auteurs d’orpaillage illégal ; la mise en place d’un système de surveillance satellitaire pour détecter les sites d’extraction illicites ;
l’interdiction de l’exploitation artisanale non encadrée ; l’exigence d’une caution bancaire pour les opérateurs agréés ; l’obligation de raffinage local de l’or produit au Gabon ; la création d’une grille nationale de fixation des prix ; le retrait immédiat des permis en cas d’infraction ; et la réduction du nombre de permis délivrés, avec interdiction des collectes privées.
La transparence budgétaire au cœur de la réforme
Le président Oligui Nguema a également réaffirmé sa volonté de faire inscrire l’ensemble des recettes minières dans le budget de l’État — une mesure annoncée dès novembre 2024 — afin de garantir une traçabilité totale des revenus et d’éviter toute opacité dans leur gestion.
Cette réforme, selon le gouvernement, vise à transformer le secteur aurifère en levier de développement local et en source d’emplois durables, notamment dans les zones rurales où l’exploitation illégale s’est installée depuis plusieurs années.
Un signal fort à l’adresse des opérateurs
Au finanl, le chef de l’État a exhorté les opérateurs légaux à adopter une démarche responsable et à se conformer strictement à la réglementation. « Le Gabon doit tirer pleinement profit de ses richesses naturelles, mais pas au prix de la loi ni de l’environnement », a-t-il insisté.
Cette offensive contre l’orpaillage illégal s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre les pratiques économiques illicites, que le président Oligui Nguema considère comme un frein majeur à la souveraineté et à la relance économique du pays.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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