Gabon : un cap renouvelé pour moderniser une agriculture en quête de performance
Libreville, Vendredi 21 Novembre 2025 (Infos Gabon) – Alors que la sécurité alimentaire s’impose désormais comme un impératif national, le gouvernement gabonais entend accélérer la transformation d’un secteur agricole encore loin d’exprimer son plein potentiel.
Le ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba qui assure parallèlement l’intérim du ministère de l’Agriculture a réuni autour de lui le Secrétaire général et le directeur de cabinet pour dresser l’état des lieux du secteur et arrêter un plan d’action immédiat. Une rencontre stratégique, au moment où le pays cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire face à une conjoncture internationale incertaine.
Un secteur fragile, confronté à des défis structurels
Au cours de la séance de travail, les responsables du ministère ont établi un diagnostic clair : le secteur agricole demeure freiné par des chaînes de valeur insuffisamment structurées, un soutien encore trop limité aux producteurs, un manque d’outils modernes de gestion et une organisation générale incapable de répondre à une demande alimentaire en constante hausse.
Le ministre intérimaire a rappelé que ces faiblesses ne peuvent plus être tolérées. Suivant la vision du Chef de l’Etat, il a insisté sur la nécessité de mettre en place une gouvernance rigoureuse, fondée sur l’efficacité, le pragmatisme et la culture du résultat. L’enjeu est de taille : faire de l’agriculture un pilier central de la diversification économique et un réservoir d’emplois durables, notamment pour les jeunes et les populations rurales.
Rebâtir les chaînes de valeur pour gagner en compétitivité
Au cœur des priorités figure le renforcement des filières agricoles nationales. Le cacao, le manioc, les cultures vivrières, les fruits et légumes font partie des filières stratégiques retenues, autant pour réduire les importations que pour ouvrir de nouvelles perspectives commerciales.
Pour chaque filière, il s’agit désormais d’améliorer l’organisation des producteurs, de faciliter l’accès aux marchés, de réduire les pertes post-récolte et de mieux intégrer les coopératives et les initiatives privées. L’objectif final est de faire émerger des chaînes de valeur robustes, créatrices de richesse et capables de multiplier les opportunités économiques.
Le numérique comme levier central de modernisation
En tant que ministre de l’Économie numérique, Mark Alexandre Doumba a proposé d’intégrer des solutions digitales dans la gestion du secteur agricole. Cette modernisation doit permettre de suivre en temps réel la production, d’identifier les besoins des exploitants, d’améliorer la planification et d’optimiser les financements.
La mise en place d’un système intégré de suivi et d’évaluation, véritable tableau de bord du secteur, permettra d’assurer une meilleure coordination des acteurs et d’adapter les stratégies en fonction des résultats obtenus. Une première dans un secteur où les données fiables se font encore rares.
Cette digitalisation vise aussi à renforcer la transparence des procédures, à mieux encadrer la distribution des intrants et à professionnaliser les exploitations.
L’appel à une mobilisation totale de l’administration agricole
Loin de considérer son intérim comme une simple mission ponctuelle, Mark Alexandre Doumba a exhorté ses collaborateurs à s’engager dans une dynamique d’urgence. Le ministre a rappelé que les retards accumulés dans l’agriculture ne sont pas abstraits : ils se traduisent par des pertes financières pour les producteurs, une pression sur les importations et une vulnérabilité croissante pour les ménages.
Pour répondre à ces défis, il a insisté sur l’importance de tenir comptes de certains éléments. Il s’agit, entre autres, d’améliorer l’accès aux intrants et au financement, de renforcer la formation des producteurs, de soutenir l’encadrement technique, et de renforcer la résilience face aux aléas climatiques.
Un secteur à reconstruire, mais une ambition ferme
La réunion de jeudi marque un tournant dans la volonté des autorités de remettre le secteur agricole sur les rails. Si les défis restent importants, les premières bases d’une stratégie cohérente sont posées. L’objectif est clair : garantir à la fois une agriculture performante et une meilleure sécurité alimentaire pour tous les Gabonais.
Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une vision résolument moderne et inclusive, alliant innovation, accompagnement des producteurs et gouvernance renforcée. Le défi est immense, mais l’ambition est assumée : faire de l’agriculture gabonaise l’un des moteurs de la croissance et de la souveraineté nationale.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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