Gabon – Face aux violences faites aux femmes : le gouvernement renforce son action et promet une riposte durable
Libreville, Mercredi 26 Novembre 2025 (Infos Gabon) – À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, Élodie Diane Foufoué épouse Sandjo, s’est rendue lundi 24 novembre au Centre de protection et de promotion sociale des femmes victimes de violences de Nzeng-Ayong, à Libreville.
Une visite à forte portée symbolique, mais surtout opérationnelle, dans un contexte où les chiffres des agressions physiques, psychologiques et sexuelles interpellent et exigent une réponse publique plus ferme.
Accompagnée du ministre des Affaires sociales ainsi que de représentants d’ONG et d’associations engagées sur le terrain, la ministre a pris le temps d’examiner les dispositifs existants : accueil d’urgence, prise en charge médicale, assistance psychologique, hébergement temporaire, accompagnement juridique. Objectif affiché : évaluer l’efficacité des mécanismes d’assistance et identifier les voies d’amélioration pour un soutien optimal aux survivantes.
« Chaque femme victime est une urgence nationale »
S’adressant à la presse, Élodie Diane Foufoué a rappelé que la lutte contre les violences basées sur le genre ne peut se limiter à des déclarations annuelles. « Chaque femme victime de violence est une urgence nationale. Nous devons agir ensemble et durablement », a insisté la membre du gouvernement, appelant à une mobilisation collective et permanente.
Même son de cloche du côté de l’UNFPA. Sa représentante, Leïla Joudane, a souligné la nécessité d’un appui durable de l’État pour assurer la continuité des programmes d’écoute, de formation et de réhabilitation. Elle a plaidé pour l’extension des centres spécialisés sur l’ensemble du territoire et une intensification des campagnes de sensibilisation, essentielles pour briser le silence et réduire la stigmatisation.
Le premier refuge des femmes en détresse
La délégation a été accueillie par la directrice du Centre, Betty Abaghe Messi, qui a rappelé le rôle vital de l’établissement pour les femmes en danger. « Nous sommes le premier refuge de celles qui n’ont plus d’espace de sécurité. Notre devoir est de leur redonner dignité, protection et espoir », a-t-elle déclaré. Le centre reçoit chaque mois plusieurs dizaines de victimes en quête d’assistance, souvent accompagnées d’enfants.
Des témoignages recueillis sur place ont mis en lumière l’importance cruciale de ces structures d’accueil, mais aussi les défis persistants : manque de personnel spécialisé, ressources budgétaires limitées, besoins croissants en soutien psychologique et juridique.
Une mobilisation nationale encore à renforcer
Cette visite ministérielle intervient comme un signal : l’État entend intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes, en consolidant les dispositifs existants et en amplifiant les partenariats avec les organisations internationales, les associations locales et les communautés de terrain.
Au-delà des engagements politiques, l’enjeu demeure immense. L’accompagnement des survivantes, la prévention, l’éducation des jeunes, la formation professionnelle des équipes spécialisées et la répression des auteurs figurent parmi les priorités identifiées.
Cette journée du 24 novembre pourrait ainsi marquer un tournant : celui d’un engagement gouvernemental réaffirmé, d’une coopération renforcée et d’une lutte plus structurée contre les violences faites aux femmes, pour que plus jamais aucune survivante ne soit contrainte de se reconstruire seule.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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