Éditorial – Que peut espérer le Gabon de l’ONU ?
Libreville, Lundi 22 Septembre 2025 (Infos Gabon) – Alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema séjourne depuis dimanche à New York aux Etats-Unis afin de prendre part à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, une question s’impose : que peut réellement attendre le Gabon de cette organisation créée pour garantir la paix, promouvoir le développement et défendre les droits humains ?
L’ONU, un espace vital mais contraint
L’Assemblée générale des Nations Unies reste un rendez-vous incontournable : 193 États y siègent, chacun disposant d’une voix égale. Pour le Gabon, y être présent, c’est revendiquer un rôle dans le débat mondial, porter les aspirations nationales et continentales, mais aussi rappeler que l’Afrique doit compter davantage dans les décisions qui façonnent le monde.
Mais la réalité est plus nuancée. Si l’ONU est un espace d’écoute et de visibilité, son efficacité reste souvent limitée par les jeux d’influence entre grandes puissances. Les résolutions votées ne sont pas toujours contraignantes, et le Conseil de sécurité reste verrouillé par les pays disposant d’un droit de veto.
Les priorités gabonaises : climat, paix et développement
Le Gabon peut néanmoins tirer parti de cette tribune internationale pour défendre trois priorités vitales.
Le climat, en rappelant son statut de « pays-solution » grâce à ses forêts qui captent le carbone, un argument fort dans les négociations mondiales sur le réchauffement. La paix et la sécurité, en insistant sur son rôle stabilisateur en Afrique centrale, une région régulièrement secouée par des crises. Le développement durable, en plaidant pour des financements justes et accessibles afin que les pays africains puissent investir dans leurs infrastructures, leur jeunesse et leurs systèmes de santé.
Le multilatéralisme comme horizon, mais à condition
Oligui Nguema a raison de rappeler que « chaque voix compte ». Pourtant, pour que le multilatéralisme soit une réalité, encore faut-il que l’Afrique parle d’une voix unie et que ses revendications soient entendues. L’enjeu est immense : obtenir une réforme du Conseil de sécurité, accroître la représentativité du continent et renforcer sa capacité de négociation.
Ce qu’il faut retenir
L’ONU n’est pas une baguette magique. Le Gabon ne peut y attendre des miracles immédiats. Mais il peut espérer, et c’est déjà essentiel, faire entendre sa voix, renforcer ses alliances et contribuer à une diplomatie africaine plus affirmée.
À l’heure où les fractures géopolitiques se creusent, le Gabon doit saisir cette tribune non pas comme un simple protocole, mais comme une opportunité : celle d’incarner un leadership africain responsable, capable de transformer les défis en leviers d’influence.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
Copyright Infos Gabon
LIRE AUSSI Oligui Nguema attendu à New York : le Gabon veut peser dans le débat mondial à l’ONU

















