Gabon – Europe – UA : À Luanda, Oligui Nguema plaide pour un nouvel ordre multilatéral plus juste
Libreville, Mardi 25 Novembre 2025 (Infos Gabon) – Le 7ème Sommet Union européenne-Union africaine (UE–UA), qui s’est tenu les 24 et 25 novembre à Luanda, en Angola, s’est conclu ce mardi sur une note diplomatique forte.
Au cœur de cette rencontre marquant le 25ᵉ anniversaire du partenariat entre les deux continents, le Président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a porté une voix claire et déterminée : celle d’une Afrique qui exige désormais un multilatéralisme plus équitable, plus représentatif et plus efficace.
Durant deux jours, les chefs d’État et de gouvernement réunis autour du thème « Une coopération renouvelée et renforcée pour la paix, la sécurité et le multilatéralisme » ont débattu dans un contexte mondial instable, dominé par la multiplication des conflits, l’érosion des mécanismes de prévention et la montée des tensions géopolitiques.
Un appel à réformer la gouvernance mondiale
Dans son allocution, le chef de l’État gabonais n’a pas éludé les défis. Il a rappelé l’urgence d’une réforme profonde de la gouvernance mondiale, estimant que les mécanismes actuels demeurent « trop éloignés des réalités africaines » et ne répondent plus aux ambitions de développement du continent.
Pour Oligui Nguema, les Africains doivent peser davantage au sein des instances internationales, à commencer par le Conseil de sécurité des Nations unies, afin que leurs préoccupations soient réellement prises en compte.
« Le partenariat UA–UE peut et doit incarner le renouveau du multilatéralisme, à condition que nos deux continents parlent d’une voix plus forte dans les grandes décisions mondiales », a-t-il affirmé.
Sécurité : dénonciation des flux illégaux d’armes vers l’Afrique
Le Président gabonais s’est ensuite attardé sur les enjeux sécuritaires, dénonçant avec vigueur l’afflux d’armes en Afrique malgré les embargos imposés par la communauté internationale. « Nos pays ne fabriquent ni armes ni munitions. Pourtant, les crises du Sahel au Soudan, des Grands Lacs à la Corne de l’Afrique, sont alimentées par des réseaux extérieurs », a-t-il insisté.
Il a appelé à un renforcement réel des capacités africaines de prévention et de maintien de la paix, tout en exhortant l’Union européenne à intensifier son soutien via le Fonds européen pour la paix et l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). Le Président gabonais a également souligné le rôle crucial de la résolution 2719, indispensable selon lui pour garantir un financement durable et prévisible des opérations africaines de paix.
Ukraine : un impact direct sur la sécurité alimentaire africaine
Évoquant les conséquences des crises extérieures, le chef de l’État a rappelé que la guerre en Ukraine a fortement perturbé les chaînes d’approvisionnement céréalière, exposant encore davantage les économies africaines aux risques de pénuries et de flambée des prix.
Une mise en garde qui fait écho aux préoccupations croissantes autour de la résilience alimentaire du continent.
Le Gabon présente sa nouvelle trajectoire économique
Fort de son retour remarqué sur la scène diplomatique depuis la restauration de l’ordre constitutionnel sous la Vème République, Oligui Nguema a également profité de la tribune pour présenter les orientations du Plan National de Croissance et de Développement (PNCD) 2026–2030.
Ce plan stratégique repose sur plusieurs piliers : transformation locale des ressources ; industrialisation verte ; développement d’infrastructures prioritaires ; gouvernance rigoureuse ; création d’emplois pour les jeunes ; consolidation de la paix sociale.
Il a rappelé que le Gabon, pays stable et havre de paix au cœur de l’Afrique centrale, demeure un partenaire attractif pour les investisseurs internationaux.
Un plaidoyer pour une Afrique maîtresse de son destin
À Luanda, le chef de l’État a défendu deux principes cardinaux. D’une part, l’exigence pour l’Afrique d’être actrice de son propre développement, en valorisant ses ressources et en fixant clairement ses priorités. D’autre part, l’impératif de bâtir un multilatéralisme fondé non sur les rapports de force, mais sur la solidarité entre les peuples.
Un message fort dans un contexte où l’Afrique revendique une place plus centrale dans la gouvernance mondiale.
Une intense activité diplomatique en marge du sommet
En parallèle des travaux officiels, Oligui Nguema a multiplié les consultations bilatérales. Il s’est entretenu notamment avec : Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal ; Faustin-Archange Touadéra, Président de la Centrafrique ; Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la Mauritanie ; Mahmoud Ali Youssouf, Président de la Commission de l’Union africaine.
Ces rencontres ont permis de renforcer la coopération régionale et de confirmer une convergence de vues sur les questions de paix, de sécurité et de gouvernance.
Un sommet stratégique pour l’avenir du continent
En quittant Luanda, le chef de l’État gabonais laisse l’image d’un dirigeant déterminé à faire entendre la voix du Gabon et de l’Afrique. Le sommet aura marqué une nouvelle étape dans la relation UA–UE, fondée sur un dialogue plus franc et sur une volonté affichée de construire une coopération équilibrée, tournée vers la paix et la prospérité partagée.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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