Législatives partielles au Gabon : Camélia Ntoutoume Leclercq triomphe à Ntoum, Wilfrid Boulingui s’impose à Moabi
Libreville, Lundi 3 novembre 2025 (Infos Gabon) – Le verdict des urnes est tombé dimanche soir, à l’issue d’un scrutin suivi avec attention dans tout le pays. Les électeurs de Ntoum (province de l’Estuaire) et de Moabi (province de la Nyanga) ont tranché : Camélia Ntoutoume Leclercq et Wilfrid Boulingui siégeront à l’Assemblée nationale.
Deux victoires nettes, deux parcours différents, mais une même légitimité démocratique consacrée par les urnes.
Ntoum choisit la stabilité et l’expérience
Dans la circonscription du 1er arrondissement de Ntoum, la ministre d’État à l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, candidate du Parti Démocratique Gabonais (PDG), s’est imposée avec 3 238 voix, soit 65,47 % des suffrages exprimés. Elle devance largement Elfox Loyola Mbina, de l’Union pour la République (UPR), qui a recueilli 1 708 voix, soit 34,53 %.
Ce résultat, proclamé par le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault, vient confirmer la dynamique observée dès le premier tour, où la candidate du PDG avait pris la tête avec près de 47 % des voix. Portée par une forte mobilisation populaire, Camélia Ntoutoume Leclercq a su transformer l’élan de campagne en victoire éclatante. Son ancrage local, sa proximité avec les populations et son image de femme de terrain ont visiblement pesé dans la balance.
Le scrutin de Ntoum, marqué par un climat de sérénité et de discipline civique, illustre aussi le retour de la confiance entre les électeurs et leurs représentants. Pour la ministre d’État, cette victoire n’est pas seulement une consécration personnelle : elle est aussi un mandat de responsabilité et d’unité.
Dans les prochains mois, celle qui a fait ses classes à l’École Nationale d’Administration de Paris (ENA) entend mettre son expérience au service du développement territorial, de l’éducation, et de la modernisation des infrastructures sociales de Ntoum. « Je serai une députée à l’écoute, une députée d’action. Ntoum mérite de continuer à avancer, unie, dans la paix et le progrès », a confié la nouvelle élue à ses proches.
Moabi confirme son indépendance politique
Dans la commune de Moabi, la tendance s’est confirmée, mais dans un tout autre style. L’indépendant Wilfrid Boulingui a remporté son duel face à Carl Mihindou-Mi Nzamba, candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB). Avec 1 148 voix, soit 56,86 %, contre 871 voix (43,14 %) pour son adversaire, Wilfrid Boulingui s’impose comme le nouvel homme fort de cette ville de la Nyanga.
Sa victoire consacre une série d’exploits électoraux : après avoir remporté les municipales, il s’offre à présent le siège de député de Moabi. Une double légitimité politique qui lui donne un poids considérable dans la province, notamment à l’approche de l’élection sénatoriale du 8 novembre prochain, où il désignera le candidat de Moabi.
Cette victoire n’est pas le fruit du hasard. En quelques mois, Wilfrid Boulingui a su fédérer autour de lui les forces sociales, les cadres locaux et les notables traditionnels, dans un discours axé sur la proximité, la confiance et le développement communautaire. Son profil d’indépendant, perçu comme un gage de liberté d’action et de sincérité politique, a séduit un électorat désireux de changement sans rupture.
Une étape démocratique réussie
Le déroulement du scrutin, supervisé par la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOCER), s’est effectué dans un climat apaisé, sans incident majeur. Les mesures de sécurité et de régulation, notamment la fermeture temporaire des débits de boisson décidée par le ministère de l’Intérieur, ont permis de garantir une ambiance sereine et un vote ordonné dans les deux localités.
Ces résultats confirment la maturité politique des électeurs et la volonté du gouvernement de poursuivre le processus de restauration institutionnelle engagé sous la Transition. Ils traduisent aussi une recomposition politique en marche : à Ntoum, le PDG renforce son assise avec une élue de poids ; à Moabi, l’indépendance triomphe face aux partis traditionnels.
Deux destins, une même mission nationale
Pour Camélia Ntoutoume Leclercq, ce nouveau mandat symbolise la confiance renouvelée des Ntoumois envers une femme d’action et de dialogue, déterminée à faire de l’éducation un levier de transformation sociale. Pour Wilfrid Boulingui, il s’agit d’un moment d’histoire : celui d’un fils de Moabi, issu du peuple, qui s’impose comme acteur majeur de la vie politique locale et nationale.
Au-delà des chiffres, ces élections partielles révèlent une certitude : le Gabon avance, dans la paix, vers une maturité démocratique consolidée. Et si les regards se sont tournés ce week-end vers Ntoum et Moabi, c’est bien tout le pays qui en sort grandi, porté par la volonté populaire, la stabilité et l’espoir d’un avenir commun.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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