Economie

Gabon : Oligui Nguema maintient la subvention sur les produits pétroliers pour préserver la stabilité sociale

Libreville, Jeudi 6 Novembre 2025 ( (Infos Gabon) – Alors que la suppression des subventions sur les produits pétroliers était annoncée comme acquise pour janvier 2026, le gouvernement gabonais a finalement décidé d’y renoncer.

L’annonce a été faite mercredi 5 novembre par le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguéma Nguéma, qui a confirmé que le président Brice Clotaire Oligui Nguema avait tranché « en dernier ressort », privilégiant la stabilité sociale et le pouvoir d’achat des ménages à la rigueur budgétaire.

Cette décision met un terme à une mesure hautement sensible, inscrite dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, et qui prévoyait la fin progressive de la subvention de l’État sur le carburant dès le 1er janvier 2026. L’objectif initial : réduire la pression sur les finances publiques, alors que la facture annuelle des subventions pétrolières atteint plusieurs centaines de milliards de francs CFA.

Un arbitrage présidentiel sous le signe du social

« Il était question qu’au 1er janvier 2026, la subvention soit retirée. Mais les conséquences économiques et sociales auraient été lourdes pour toutes les couches de la population », a reconnu le ministre du Pétrole. Après consultation avec les ministères économiques et les services de la présidence, le dossier a été réexaminé et soumis au Chef de l’État, qui a préféré maintenir le dispositif, « malgré son coût élevé pour les finances publiques ».

Cette volte-face, que certains qualifient de « socialement lucide », illustre la volonté du Président de la République de placer le bien-être des Gabonais au cœur de ses priorités. Dans un contexte de reprise économique fragile, marqué par la hausse des prix à la consommation et la pression sur le coût du transport, une suppression immédiate des subventions aurait provoqué une inflation en chaîne difficilement maîtrisable.

Selon des estimations préliminaires, la levée de la subvention aurait entraîné une hausse du prix du litre de carburant de 15 à 30 %, impactant directement le prix du transport, des denrées de base et des services essentiels. Un choc social que le gouvernement a préféré éviter à quelques semaines de la fin de la Transition, alors que l’exécutif s’attèle à consolider la confiance entre l’État et la population.

Entre impératifs budgétaires et équilibre social

Cette décision marque un retour à une approche plus pragmatique de la politique économique. Si la suppression des subventions figurait parmi les recommandations de rationalisation des dépenses publiques, notamment soutenues par certaines institutions financières internationales, l’exécutif gabonais a choisi de privilégier la cohésion sociale à court terme.

Un choix politique fort, qui illustre le credo du Président Oligui Nguema : « la stabilité d’une nation ne peut se construire sur la précarité de son peuple ».

Le maintien de la subvention aura néanmoins un coût budgétaire considérable. Chaque année, l’État débourse plusieurs centaines de milliards de francs CFA pour contenir les prix à la pompe et garantir un carburant accessible à tous.

Mais, selon plusieurs analystes, cette dépense reste « un investissement dans la paix sociale », dans un pays où le transport routier constitue la principale source de mobilité et où les carburants influencent la quasi-totalité des prix à la consommation.

Une mesure transitoire vers une réforme plus équitable

Au-delà du maintien actuel, des sources proches du dossier affirment que le gouvernement prépare une réforme graduelle et plus ciblée du système de subvention, afin de le rendre plus efficace et socialement juste. Il s’agirait d’un mécanisme différencié, où les aides seraient concentrées sur les ménages les plus modestes, tout en encourageant les secteurs productifs à adopter des solutions énergétiques alternatives.

Cette orientation s’inscrirait dans le cadre de la vision économique portée par le Chef de l’État : stabilité sociale, diversification économique et justice distributive. Un équilibre complexe à trouver, mais nécessaire pour assurer à la fois la soutenabilité budgétaire et la protection du pouvoir d’achat.

Entre prudence politique et responsabilité sociale

La décision présidentielle a été largement saluée par l’opinion publique, notamment par les syndicats et les associations de consommateurs, qui y voient un signe d’écoute et de proximité. Dans les milieux économiques, si certains regrettent un retard dans la réforme structurelle du secteur énergétique, d’autres reconnaissent que la conjoncture actuelle ne permettait pas une telle libéralisation sans amortisseur social préalable.

En définitive, ce rétropédalage maîtrisé illustre la complexité de la gouvernance économique en période de transition. Le Gabon cherche à avancer sur la voie des réformes, tout en préservant la paix sociale et la confiance du peuple.

Un équilibre délicat, mais assumé, que le président Brice Clotaire Oligui Nguema et son équipe semblent avoir choisi d’incarner en plaçant la stabilité nationale au-dessus des impératifs techniques.

FIN/INFOSGABON/SO/2025

Copyright Infos Gabon

LIRE AUSSI Le FMI séduit par la vision réformatrice d’Oligui Nguema pour le Gabon

Related Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *