Alfred Nguia Banda : entre félicitations et mise en garde, un appel à la maturité politique au Gabon
Libreville, Mardi 30 septembre 2025 (Infos Gabon) – En saluant la victoire de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) tout en dénonçant certaines irrégularités, Alfred Nguia Banda a livré une déclaration nuancée. L’universitaire appelle à l’unité et à la patience, alors que le Gabon s’apprête à tourner définitivement la page de la transition politique.
La sortie médiatique d’Alfred Nguia Banda, saluant la victoire de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) tout en appelant au calme, mérite une lecture plus large. Au-delà de la simple félicitation, son discours traduit une ligne stratégique : conforter l’ancrage du parti dans ses bastions et poser les jalons d’une gouvernance politique apaisée.
En soulignant les irrégularités constatées à Assiami, sans en faire un motif de rupture, Nguia Banda adopte une posture à la fois critique et responsable. Il reconnaît les dysfonctionnements mais refuse de les instrumentaliser au risque de fragiliser la cohésion nationale. C’est un signal fort à l’opinion et aux acteurs politiques : la démocratie gabonaise ne se construira ni dans l’excès de triomphalisme, ni dans le ressentiment permanent, mais dans la recherche d’équilibres.
Ce message intervient dans un moment charnière. Le Gabon sort progressivement d’une transition qui aura marqué une rupture historique. L’UDB, parti encore jeune, se retrouve désormais face à une exigence de maturité. Il est question de transformer ses victoires électorales en réformes palpables. Les électeurs n’attendent pas seulement des majorités, mais des résultats concrets sur l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation. Toute la difficulté sera de ne pas laisser la ferveur des premiers succès s’éroder dans les lenteurs bureaucratiques.
Pour l’opposition, le discours de Nguia Banda est aussi un rappel implicite : contester fait partie du jeu démocratique, mais saboter ou délégitimer systématiquement le processus électoral risque de marginaliser ses acteurs. Dans ce contexte, le second tour du 11 octobre sera un test non seulement pour les candidats encore en lice, mais aussi pour la capacité collective à instaurer une culture de compétition électorale plus saine.
En définitive, la déclaration d’Alfred Nguia Banda ne se limite pas à un satisfecit partisan. Elle ouvre un débat : comment transformer une victoire électorale en victoire politique durable ? Comment bâtir une Assemblée nationale qui ne soit pas un champ clos de rivalités, mais un véritable moteur de reconstruction nationale ? À ces questions, l’histoire récente du Gabon impose une réponse urgente, tant l’attente sociale reste vive.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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