Politique

Crise post-électorale au Gabon : Libreville ne cèdera à aucune pression étrangère

Libreville, Mardi 24 octobre 2017 (Infos Gabon) – Le gouvernement a rappelé lundi que le Gabon n’acceptera aucune injonction de l’Union européenne sur la question.

Suite à un communiqué de l’Union européenne daté du 19 octobre dernier et invitant à une enquête internationale sur les violences post-électorales survenues au Gabon en 2016, le gouvernement a tenu à faire une mise au point et à recentrer une nouvelle fois le débat. Au cours d’une conférence de presse organisée lundi 23 octobre à Libreville, Alain-Claude Bilie By Nze a tenu à mettre les choses au clair.

Selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le Gabon s’inscrit en faux «à toute injonction de quelque nature que ce soit et de qui que ce soit. Nous n’accepterons aucun diktat.» L’orateur tient à préciser que le Gabon reste accroché aux conclusions de la mission de la Cour pénale internationale (CPI) qui a séjourné dans le pays en juin dernier.

«Nous n’avons, jusqu’à ce que la CPI se soit prononcée, aucune autre position. Et n’entendons donc à ce stade n’accéder à aucune demande liée à une commission d’enquête internationale !», a-t-il martelé.

Pour Alain-Claude Bilie By Nze, le gouvernement gabonais, loin d’être complice ou alors responsable de ce qui s’est passé, reste préoccupé par la vérité sur ces malheureux événements. Raison pour laquelle il a dû faire appel à la CPI et mis en place une commission interministérielle pour travailler sur la question.

«Nous discutons, nous travaillons, nous sommes prêts à apporter tous les éclairages qui seront nécessaires, mais sur ce sujet notre position est clairement exprimée», a-t-il indiqué.

Pour le porte-parole du gouvernement, la CPI, en sa qualité de tribunal international, reste crédible et compétente pour faire toute la lumière sur ces incidents. «La CPI est indépendante. Je rappelle quand même que c’est le juge international reconnu par tous (…) Pour nous, la CPI c’est le juge international», a indiqué le porte-parole du gouvernement. D’où son étonnement face à ce qui parait alors comme une sorte d’acharnement de l’Union européenne.

«Nous ne comprenons pas très bien cette demande. C’est ça la problématique. Donc cette demande de l’UE nous paraît ou trop anticipée ou alors l’UE estime que la CPI n’est pas assez responsable pour mener une enquête indépendante dans un pays. Nous, on ne le pense pas. Nous pensons que la CPI est suffisamment responsable et indépendante pour mener une enquête en toute liberté, en toute objectivité», ajoute-t-il.

Quant à la coopération avec l’Union européenne, le gouvernement gabonais tient à rappeler que celle-ci est importante même si Libreville dit ne pas bénéficier du même traitement que nombre de pays du Fonds européen de développement (FED).

Alain-Claude Bilie By Nze en a profité pour réaffirmer l’engagement du Gabon au dialogue dit «intensifié» en cours avec son partenaire européen. «Le Gabon y participe pleinement, d’autant plus que, jusqu’à preuve du contraire, nous pensons que nul ne peut mieux aimer le Gabon que les Gabonais eux-mêmes et que nous sommes prêts à faire en sorte que nos institutions, nos pratiques évoluent pour peu que cela soit conforme à la fois à l’esprit du peuple Gabonais, à nos institutions, mais par-dessus tout à notre Constitution», a déclaré Alain-Claude Billie-By-Nze.

FIN/INFOSGABON/PM/2017

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