Gabon : La base syndicale saisira-t-elle la position gouvernementale ?
Libreville, 6 mars 2013 (Infos Gabon) – Les négociations entre le Gouvernement gabonais et les regroupements syndicaux ont été renvoyées à mars 2014 par le Gouvernement parce qu’il doit se consacrer présentement au règlement de la dette de l’Etat à l’égard de ses agents, notamment, les régularisations des situations administratives et les paiements des rappels.
Les centrales syndicales trouvent la date de mars 2014 trop lointaine. Certainement parce que leurs revendications visaient les retombées de la hausse du projet de budget de l’année 2013 qui au finish serviraient plutôt pour les régularisations administratives et paiements des rappels des agents de l’Etat.
Et puis, un rapprochement dans le temps des hausses éventuelles du point d’indice et du Smig ne manquerait pas de ruiner l’impact de la mesure de baisse des prix des produits de première nécessité, car la hausse des salaires qu’induirait celle éventuelle du point d’indice et du Smig se traduirait par une augmentation de la monnaie en circulation qui est généralement suivi de la hausse générale des prix, à savoir, l’inflation. Or, ce phénomène d’inflation serait justement le contraire de la mesure de baisse des prix des produits de première nécessité prise il y a quelques mois par le Gouvernement pour lutter contre la cherté de la vie qui avait été tant décriéé en ce temps là par les populations et les acteurs sociaux, dont les centrales et regroupements syndicaux.
Ce devrait donc être partie remise pour Fridolin Mve Messa et Emmanuel Mve Mba Essa dont les groupements syndicaux étaient en négociation avec le Gouvernement.
Mais, ils disent s’en remettre à la décision de la base qui en réalité n’est certainement pas plus instruite que les leaders syndicaux sur les questions des implications économiques et budgétaires des hausses du point d’indice et du Smig.
En effet, le message que le Gouvernement envoie aux travailleurs et agents de l’Etat via leurs représentants syndicaux, c’est que l’actuel budget de l’Etat qui intègre déjà les régularisations des situations administratives et les paiements des rappels des agents de l’Etat, n’a pas intégré au moment de son vote par le Parlement, les questions de hausses du point d’indice et du Smig.
Mais qu’en plus si l’on veut éviter une dommageable hausse générale des prix consécutive aux hausses éventuelles du point d’indice et du Smig, il va falloir qu’au préalable, ces groupements syndicaux et leurs syndiqués s’instruisent et prennent en considération les données statistiques officielles sur les niveaux ou pourcentage de progression des prix des « produits alimentaires », de « biens et services divers », de l’ « enseignement », des « meubles, articles de ménage, entretien de maison », etc.
Bref, la base de ces syndicats que sont les travailleurs et agents de l’Etat qui serait consulté dans les jours à venir par ces responsables syndicaux devrait donc prendre une décision qui intègre bien ces questions budgétaires et économiques au risque de s’entêter dans des votes enthousiastes décisions prises en méconnaissance de cause ou de ses implications techniques.
FIN/INFOSGABON/PK/MM/2013
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