Gabon : le café et le cacao poursuivent leur relance, l’État maintient ses engagements pour 2026
Libreville, Vendredi 21 Novembre 2025 (Infos Gabon) – Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 confirme la volonté du Gabon de consolider ses filières agricoles stratégiques. Malgré un contexte économique contraint, les ressources consacrées à la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB) restent fixées à 575 millions de FCFA, un montant identique à celui de 2025.
Cette stabilité budgétaire, loin d’être un signe d’immobilisme, traduit un choix assumé : soutenir durablement la relance du café et du cacao, deux cultures emblématiques encore fragiles mais porteuses d’un potentiel réel.
Une stabilité budgétaire prudente, mais nécessaire
Fixée à un niveau constant depuis l’année dernière, l’enveloppe dédiée à la CAISTAB témoigne d’une approche réaliste du gouvernement. Le secteur café-cacao, longtemps en déclin, affiche des volumes encore modestes. Sans excès d’optimisme ni emballement budgétaire, l’exécutif maintient néanmoins un soutien essentiel aux producteurs.
La CAISTAB, acteur historique de la stabilisation des prix agricoles, garde ainsi les moyens de remplir son rôle de garantir un revenu minimal aux planteurs, amortir les fluctuations du marché, et accompagner la relance de filières déjà fragilisées par l’insuffisance d’infrastructures, la faiblesse des rendements ou encore la concurrence régionale.
Cette stabilité financière est aussi un signal politique : le café et le cacao demeurent des priorités nationales dans la stratégie de diversification économique et de reconquête de la souveraineté alimentaire.
Des résultats en nette progression : une campagne 2023/2024 encourageante
Malgré la modestie des volumes, la campagne agricole 2023/2024 révèle une dynamique positive.
Le café, une progression spectaculaire
Les achats de café ont bondi de 70,5 %, passant de 16 à 27 tonnes. Sur ce volume, 23 tonnes ont été exportées, principalement vers le Sénégal, qui concentre 85 % des débouchés, et 4 tonnes ont été écoulées sur le marché local, où la demande renaît timidement.
Cette progression, bien que située sur des volumes faibles, marque un retour de confiance des producteurs et un début de repositionnement du Gabon sur une filière presque abandonnée il y a encore une décennie.
Le cacao en forte croissance
Le cacao connaît également un regain remarquable, avec 143,4 tonnes achetées, soit une hausse de 85 % par rapport à l’année précédente. Cette dynamique s’explique notamment par un légère revalorisation des subventions publiques, conçue pour encourager les producteurs et relancer la culture dans plusieurs provinces.
Un secteur encore fragile mais soutenu
La stabilité des ressources de la CAISTAB tranche avec la situation réelle des filières : manque de productivité, vieillissement des plantations, absence d’unités de transformation modernes, faiblesse des routes rurales ou encore techniques culturales parfois archaïques.
Malgré ces défis, le maintien d’un financement constant apparaît comme une condition indispensable pour permettre au secteur de se reconstruire progressivement. Le gouvernement mise sur une stratégie de long terme visant à accompagner la montée en puissance des plantations, encourager les jeunes à investir dans l’agriculture, ouvrir de nouveaux marchés régionaux et internationaux, et, à terme, développer une véritable industrie de transformation locale.
Diversification économique et souveraineté alimentaire en ligne de mire
À travers la relance du café et du cacao, le Gabon confirme son ambition de s’éloigner progressivement d’un modèle économique trop dépendant des matières premières extractives. Le développement agricole est au cœur de cette transition.
Ces filières, bien que modestes aujourd’hui, peuvent demain contribuer. Elles pourront contribuer à réduire les importations alimentaires, à créer des emplois ruraux, à renforcer la résilience économique, et à repositionner le pays sur des marchés agricoles porteurs.
Le maintien d’une enveloppe budgétaire stable envoie ainsi un message clair : la relance agricole ne sera pas abandonnée, même en période de contraintes financières.
Perspectives : un redressement progressif mais réel
Les progrès enregistrés au cours de la dernière campagne permettent d’entrevoir un début de redressement durable. La réussite dépendra toutefois de trois leviers principaux : améliorer la productivité grâce aux formations et aux intrants adaptés ; renforcer les infrastructures agricoles, notamment les routes permettant d’acheminer la production ; diversifier les débouchés, en visant également l’Europe, l’Afrique centrale et le Moyen-Orient.
Pour l’heure, le Gabon reste engagé sur une trajectoire cohérente : soutenir les producteurs, stabiliser les revenus et poser les bases d’une filière plus compétitive.
Un cap maintenu malgré les défis
En reconduisant les ressources de la CAISTAB à l’identique, le gouvernement gabonais fait le choix de la constance et de la patience. La relance du café et du cacao, encore fragile, avance pas à pas. La route est longue, mais la dynamique est enclenchée.
Le Gabon veut croire à la renaissance de ces deux cultures emblématiques, capables, à terme, de contribuer pleinement à la diversification économique du pays et de renforcer sa souveraineté alimentaire.
FIN/INFOSGABON/SO/2025
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