Libreville, Vendredi 29 Mars 2019 (Infos Gabon) – Une enquête de l’Environmental Investigation Agency, Inc. (EIA) révèle que le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 au Gabon aurait profité de sa position pour aider une holding chinoise dans l’exploitation illégale des forêts au Gabon au Congo.

Jean Ping fait encore parler de lui sur un autre terrain, loin de l’arène politique où il est bien connu. Un rapport de l’organisation Environmental Investigation Agency,  Inc. (EIA) met l’ancien président de la Commission de l’Union africaine au centre d’une affaire d’exploitation illégale du massif forestier de Mayombe au Congo. Ce document de 84 pages accuse l’ancien candidat malheureux à la dernière élection présidentielle d’avoir accordé certaines facilités au groupe Dejia, une holding chinoise spécialisée dans l’exploitation des forêts en Afrique centrale.   

Ancien directeur de cabinet de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, M. Ping aurait alors usé de sa position pour faciliter l’installation de son neveu Xu Gong De en Afrique centrale à la fin des années 1980. Intitulée : «Commerce toxique : La criminalité forestière au Gabon et en République du Congo qui contamine le marché des Etats-Unis», l’enquête accuse ce conglomérat de sociétés chinoises d’avoir «fondé son modèle entrepreneurial sur une pléthore de crimes. [Elle]a continuellement enfreint les lois forestières les plus fondamentales, se moquant des lois régulant l’export de grumes et détournant des millions de dollars dus au titre de l’impôt sur les sociétés au Gabon et en République du Congo».

On apprend ainsi que Dejia exploite principalement les forêts du massif du Mayombe, avec une production estimée à environ 323 885 tonnes de bois «dont 17% provient du Gabon et 83% de la République Congo», entre 2013 et 2016.

Ce rapport ayant bénéficié de l’appui d’Earthsight et de nombreuses organisations écologiques internationales mentionne que le protégé de Jean Ping «a mis sur pied un réseau florissant de magasins de produits alimentaires et une société d’importation de produits alimentaires avant d’investir dans le secteur du bois. Fort de son succès économique et de ses relations politiques de haut niveau, il s’est rapidement positionné comme une figure centrale du commerce de bois entre l’Afrique et la Chine.

Au début des années 2000, M. Xu était déjà considéré comme l’un des expatriés chinois les plus influents de la région. Le document parle de «pots-de-vin fréquents versés à un vaste réseau de responsables, y compris certains ministres». Question de se faire des amitiés au sein de l’establishment pour pouvoir mieux exceller  impunément dans la surexploitation et la coupe illégale des espèces non autorisées au Gabon et au Congo. Au grand dam de la réglementation en vigueur.  

Grâce à l’entregent de son oncle,  Xu Gong De  est passé maître dans l’art des «usines de façade et [de] la farce des quotas d’exportation» dans ces deux pays. Ce dernier est présenté comme étant le principal financier de la campagne de Jean Ping lors du scrutin présidentiel de 2016.

«En échange de son soutien politique et de ses nombreuses relations en Chine et en Afrique, M. Xu, qui n’est autre que le neveu de M. Ping, aurait été le principal financeur de la campagne présidentielle de M. Ping en 2016 au Gabon, comme des responsables du Groupe l’ont expliqué aux enquêteurs d’EIA», révèle le rapport. «Jean reçoit de l’argent de lui [M. Xu], il paie pour tout», lance un responsable du Groupe Dejia.

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