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Gabon – Second tour des législatives partielles à Ntoum et Moabi : un dimanche de vote sous haute attention

Libreville, Dimanche 2 Novembre 2025 (Infos Gabon) – C’est un dimanche électoral à la fois calme et décisif que vivent aujourd’hui les habitants de Ntoum (province de l’Estuaire) et de Moabi (province de la Nyanga).

Depuis 7 heures ce matin, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes pour le second tour des élections législatives partielles, un scrutin aux enjeux politiques majeurs qui mobilise les regards du pays tout entier. Les opérations de vote doivent se poursuivre jusqu’à 18 heures, avant le dépouillement et la publication attendue des résultats dans la soirée.

Deux duels symboliques

Dans le 1er arrondissement de Ntoum, le duel s’annonce particulièrement suivi. Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre d’État à l’Éducation nationale et candidate du Parti Démocratique Gabonais (PDG), est arrivée en tête au premier tour avec 47,26 % des voix. Elle affronte Elfox Mbina, représentant de l’Union Pour la République (UPR), qui avait recueilli 17,09 % des suffrages.

Forte de son ancrage local et du soutien de plusieurs notables, femmes et jeunes de la localité, Camélia Ntoutoume Leclercq apparaît comme la favorite du scrutin. Symbole d’un renouveau pragmatique, la ministre incarne aux yeux de ses partisans une approche de terrain, tournée vers l’action et la proximité. Face à elle, Elfox Mbina, soutenu par certains candidats malheureux du premier tour, tente de capitaliser sur la soif d’alternance exprimée par une partie de l’électorat.

À Moabi, dans le sud du pays, le ton est tout aussi sérieux. Le candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Carl Mihindou-Mi Nzamba, arrivé deuxième au premier tour avec 38,70 %, affronte Wilfrid Boulingui, indépendant, qui avait obtenu 48,90 %.

Ce dernier, dont la liste a également remporté les municipales partielles dans la commune, espère confirmer son ancrage local. Mais Carl Mihindou bénéficie d’une dynamique croissante, renforcée par le ralliement d’autres candidats et cadres politiques qui lui ont publiquement apporté leur soutien.

Une journée de vote sous le signe du calme et de la vigilance

Selon les premières observations recueillies sur le terrain, le scrutin se déroule dans le calme, sans incidents majeurs signalés jusqu’à présent. Les autorités ont, toutefois, pris des mesures préventives pour garantir la sérénité du processus électoral. À la demande du ministre de l’Intérieur, tous les débits de boisson ont été temporairement fermés dans les deux circonscriptions jusqu’à minuit, une décision destinée à prévenir tout trouble à l’ordre public ou débordement lié à la tension électorale.

Les électeurs, mobilisés dès les premières heures, ont fait preuve de civisme et de patience. À Ntoum comme à Moabi, les files se sont formées dans les écoles et les centres communautaires transformés pour l’occasion en bureaux de vote. Des agents de la Commission nationale d’organisation des élections et du réfrendum (CNOCER) supervisent le déroulement des opérations, assistés par les forces de sécurité.

Un scrutin à forte portée politique

Ces élections partielles, qui interviennent après celles du 27 septembre, du 11 octobre et du 18 octobre, s’inscrivent dans le processus de restauration des institutions initié sous la Transition. Elles visent à pourvoir les sièges restés vacants à l’Assemblée nationale. Mais au-delà de la simple représentation législative, ces scrutins symbolisent le retour progressif à la normalité démocratique et à l’expression libre du suffrage universel.

Pour Ntoum, ville stratégique de l’Estuaire, ce vote est un test de confiance envers une élite politique appelée à concilier expérience gouvernementale et proximité sociale. À Moabi, bastion du sud profond, c’est l’avenir d’une région à fort potentiel agricole et humain qui se joue, entre continuité locale et espoir de changement.

En attente des résultats

Les résultats provisoires sont attendus dans la soirée, une fois les bureaux de vote fermés à 18 heures. La CNOCER a déjà rappelé son engagement à assurer la transparence et la régularité du processus, tandis que les candidats ont appelé leurs partisans à la retenue et à la discipline.

Dans ces deux circonscriptions symboliques, les électeurs ont rendez-vous avec l’histoire. Ntoum et Moabi retiennent leur souffle, dans l’attente du verdict des urnes, qui dira, une fois encore, la maturité démocratique du peuple gabonais et la vitalité de ses institutions en marche vers la consolidation du nouvel ordre républicain.

FIN/INFOSGABON/SO/2025

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