Libreville, Mardi 21 Mai 2019 (Infos Gabon) – Dans sa déclaration de la semaine écoulée, le porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, ne pouvait être plus clair. Il avait promis que le pouvoir irait jusqu’au bout et ne broncherait pas face aux fossoyeurs de la République impliqués dans la disparition de 353 containers remplis de Kevazingo au port d’Owendo.

C’est chose faite avec l’accélération des événements qui est allée crescendo. De la suspension des hauts cadres et fonctionnaires des administrations des Forêts et des Douanes en passant par la mise sous mandat de dépôt de deux grands pontes lundi, on est passé aux mesures plus sévères ce soir avec le remaniement  que vient de subir l’Exécutif.

Par décrets au nombre de deux (2) émanant du président de la République, Ali Bongo Ondimba, l’exécutif gabonais vient de subir une légère retouche.

L’annonce vient d’en être faite par la voie du secrétaire général de la présidence de la République dans un élément sonore quasi laconique.

« Par décret du président de la République en date de ce jour, présidence de la République, Vice-présidence, il est mis fin aux fonctions du vice-président de la République, Mr Pierre-Claver Maganga Moussavou », a-t-il déclaré en première heure.

Avant de poursuivre avec le gouvernement. « Par décret du président de la République, la composition du gouvernement de la République est réaménagée ainsi qu’il suit. Ministère des Forêts et de l’environnement, chargé du Plan climat. Il est mis fin aux fonctions du ministre d’Etat, ministre des Forêts, chargé du Plan climat, Guy Bertrand Mapangou ».

Dans la foulée, on apprend par la même voie que « le ministère des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat est désormais rattaché au service du Premier ministre et placé sous l’autorité directe du Premier ministre. Le reste, sans changement », a-t-on appris.

Si la décision concernant la fin des fonctions du vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, peut paraitre surprenante, il n’en est pas de même pour ce qui est du limogeage du ministre d’Etat en charge des Forêts et de l’environnement, chargé du Plan climat qui n’était plus qu’un secret de Polichinelle.

D’après toutes les enquêtes menées en lien avec le scandale de 353 containers bourrés de Kevazingo disparus au port d’Owendo, tous les indices portaient à croire que les hauts cadres et fonctionnaires mis aux arrêts dans cette affaire n’étaient que des simples lampistes.

Après le placement sous mandat de dépôt depuis le 20 mai 2019 en matinée à la prison centrale de Libreville du directeur général des Douanes et des Droits indirects, Dieudonné Lewamouoh Obissa et du directeur de cabinet du ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat, Lin Madjoupa, l’étau s’était resserré davantage autour de Guy Bertrand Mapangou.

Bien justifié qu’il soit tombé ce soir comme un fruit mûr en dépit de sa sortie du week-end dernier qui semblait être, selon les observateurs, un coup de bluff tendant à narguer et défier l’autorité de sa hiérarchie, c’est-à-dire le Premier ministre et le président de la République.

Toutefois, pour l’heure, l’opinion veut savoir la suite. Oui au limogeage ! Et après ?

Tous les regards sont désormais braqués vers le procureur de la République qui avait fait l’annonce à l’entame de ce feuilleton qui s’apparente à l’épisode d’Ali Baba et les quarante voleurs.

FIN/INFOSGABON/SM/2019

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