Politique

Gabon : Un sursaut monsieur le Président

Libreville, 13 février 2013 (Infos Gabon) – Avec un budget qui culmine à  plus de 3000 milliards de FCFA ; l’amélioration du classement du Gabon parmi les pays où sévit la corruption, un taux de croissance de 7,5 %, une production pétrolière propre à Gabon oil company, la construction des usines ici et là, le Gabon semble être sur la bonne voie de l’émergence économique et sociale, n’eut été  néanmoins quelques secteurs préoccupants qui risquent  de gripper la machine et ralentir le train.

Ainsi en est-il de la dépendance alimentaire et agricole qui risque de s’accentuer avec l’ouverture imminente des frontières dans la zone CEMAC. Cette perspective apparaît comme une menace pour l’économie du Gabon lorsqu’on observe le tissu économique gabonais  dominé en nombres d’entreprises par le secteur tertiaire des services (banques, assurances, BTP, import – export,  etc.) ; et en apport dans le produit national par l’industrie extractive (pétrole, manganèse etc.).

Quant  au Gabon vert, malgré le frémissement de l’industrie du bois, il reste beaucoup plus un symbole environnemental, et non le secteur primaire locomotive de développement des industries et des services tel que modélisé dans les pays développés et ceux dits émergents.

L’espoir profond des gabonais est celui d’un essor économique concret et palpable avec vous aux commandes de l’Etat comme par un gage d’enrichissement et de partage. Là est le bonheur de gabonais que vous souhaitez. Tant qu’ils en percevront les manifestations, ils vous suivront.

La croissance est là, la croissance budgétaire aussi, les signes d’une meilleure gouvernance, mais ces efforts sont édulcorés par la cherté de produits de premières nécessité qui se trouvent être des produits agricoles et alimentaires importés faute d’une agriculture locale développée.

Le mieux est donc que les gabonais perçoivent de manière toute aussi croissante, les manifestations dans leur vie de l’essor économique et social du pays avant la présidentielle de 2016.

Le champ d’actions et l’importance des prestations de la CNAMGS devraient pouvoir s’améliorer notamment dans le sens de la distribution de revenus qui contribueraient à la consommation des ménages avec effet d’entraînement dans le circuit économique.

De même, la dépendance agricole et alimentaire du pays doit être combattu car, elle rend ainsi morne un pan fondamental de l’économie, l’agriculture. Il est souvent simpliste d’incriminer un Ministre tant les pesanteurs sont diverses, mais l’actuel Ministre de l’agriculture ne semble pas avoir pris des mesures de lutte contre la dépendance alimentaire du Gabon.

Il faudrait pour ce faire, partir des traditions culturales et alimentaires des contrées gabonaises (la banane et le taro de la Nyanga, l’igname de la Ngounié, l’arachide, le manioc et le cacao du Woleu-Ntem, le manioc et le café du Haut-Ogooué, les légumes vertes, etc.…) et ensuite organiser et former et orienter les acteurs agricoles.

Les aider par la création des caisses provinciales d’achat des produits agricoles locaux, lesquelles pourraient en assurer le transport dans les marchés du pays pour la consommation alimentaire ou l’agro-industrie.

Sans ces efforts sectoriels, l’agriculture va être le maillon faible à la merci de l’invasion étrangère.

Du reste, l’effort de construction des routes bitumées reliant les provinces devrait être accentué pour l’étendre et constituer un marché gabonais.

Tels sont les pistes vers le bonheur des gabonais ou ses prémices d’ici 2016, c’est à dire dans trois ans à peine ; l’adhésion politique du peuple est à ce prix et non dans les concertations politiques coûteuses et  réunions gouvernementales excrétant des résolutions dilatoires sans effectivité sur le terrain.

L’impression forte ces derniers temps est celle de l’autosatisfaction d’un activisme bureaucratique aux résultats discrets (situations administratives des agents de l’Etat) s’il y en a eut ; ce qui contraste avec la dynamique de ses travaux et édifices d’accompagnement de la CAN.

Un second sursaut s’impose donc, et là se pose un problème d’homme ou de casting devant le démontrer et mettre en œuvre et ajuster le plan stratégique du Gabon émergent.

FIN/INFOSGABON/PK/MM/2013

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