Marchés publics : Grincements de dents autour des critères d’attribution
Libreville, Jeudi 9 Novembre 2023 (Infos Gabon) – Le Collectif des entreprises du secteur des travaux publics du Gabon dénonce les conditions fixées en vue de l’obtention des contrats de moins de 150 millions de F.
Au cours d’une conférence de presse donnée lundi dernier à Libreville, le Collectif des entreprises du secteur des travaux du Gabon s’est indigné des critères d’attribution aux Petites et moyennes entreprises (PME) des marchés publics inférieurs à 150 millions de F. A l’occasion, ce mouvement a tenu à faire savoir que lesdits critères sont de nature à déstabiliser les entreprises locales contrairement à la vision en la matière du président Brice Clotaire Oligui Nguema. « La déclaration du ministre du Commerce vient fragiliser la PME gabonaise et compliquer l’obtention de ces marchés. Le ministre a donné les détails sur l’obtention des marchés. Et lorsqu’on les analyse, ils fragilisent la PME gabonaise parce que la PME gabonaise n’a pas la possibilité d’obtenir les marchés. Si nous prenons notre cas celui des coopératives, aucune d’entre elles n’a pu bénéficier d’un marché de l’Etat. Et pourtant, l’Etat peut aussi nous octroyer les marchés. Il y a la Sobraga qui paie le maïs au Cameroun, on peut demander aux coopératives gabonaises de produire un pourcentage de ce maïs. Cela pourra aider les coopératives gabonaises et créer de l’emploi. Nous sommes tous enregistrées à la Chambre de commerce », a lancé Amelie Garcia Média Mba, présidente des coopératives gabonaises.
La constitution du dossier fait également partie des goulots d’étranglement qui se dressent sur le chemin des entreprises gabonaises. « On demande que le dossier juridique soit à jour pour solliciter le marché. C’est impossible si vous n’avez jamais eu de marchés ou si cela remonte. Pour la déclaration des travailleurs à la CNSS, il faudrait que vous ayez des possibilités de le faire. Vu qu’on n’a pas un revenu fixe, on fonctionne avec des journaliers. Si ces critères sont maintenus, les marchés seront encore entre les mains des grandes entreprises », prévient-elle.
Pour sortir du cercle vicieux, le Collectif propose de se référer au Code des marchés publics qui prévoit en matière de passation des marchés publics, l’appel d’offres nationales et internationales ouvert ; l’appel d’offres restreint et l’appel d’offres en attente directe. Tout comme les plaignants invoquent également l’article 37 de la loi n° 008, 2018 du 18 février 2019 sur l’orientation des politiques de la PME traitant de l’agrément PME qui doit être considéré conformément au communiqué n°0024, CTRI du 25 octobre 2023 destiné aux PME nationales et non aux entreprises de droit gabonais.
Ces entreprises, membres de l’assemblée générale élective de la Chambre de commerce du Gabon, ont également attiré l’attention de nouvelles autorités sur la situation de cette institution. Une situation hors norme, selon elles, qui fragilise ce pole important de l’économie. Etant donné qu’elle compte aujourd’hui 10 000 entreprises, ce qui représente 80% du PIB et 90% d’emplois.
Elles appellent donc à la mise en place d’un bureau provisoire qui devra gérer les Affaires courantes jusqu’au renouvellement des deux organes qui sont l’assemblée générale, le bureau et son président. La Chambre de commerce, un cadre important pour résoudre les problèmes des PME.
Par la voix de leur porte-parole, Paul Christian Mackoundi, ces entrepreneurs nationaux s’interrogent aussi sur le remboursement de la TVA et le paiement de la dette intérieure.
FIN/INFOSGABON/SM/2023
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