Agence française de développement : 75 ans d’actions au Gabon

Libreville, Lundi 13 Novembre 2023 (Infos Gabon) – Depuis son établissement en territoire gabonais en 1948, ce Groupe français s’est affirmé au fil des décennies comme un partenaire privilégié du gouvernement à travers une multitude de réalisations dans plusieurs secteurs. Revue de quelques interventions qui font la fierté de tout un pays.
Secteur éducatif
Dans l’optique de résorber le déficit de salles de classes face aux effectifs sans cesse pléthoriques dans les établissements scolaires, l’Agence française de développement (AFD) reste un soutien indéfectible aux côtés du gouvernement gabonais. Notamment, dans la mise en œuvre du Projet d’investissements dans le secteur éducatif (PISE), grâce à un prêt de 154 M€ (soit plus de 101 milliards de francs CFA). C’est dans ce cadre que le grand Libreville a bénéficié de la construction et de la réhabilitation de15 établissements scolaires correspondant à 399 salles de classe, de la livraison et de l’équipement de 10 établissements à la rentrée 2021-2022. Alors que 5 autres ont ouvert leurs portes à la rentrée scolaire 2023-2024. La construction ou la réhabilitation de 13 autres établissements (244 salles de classe) répartis entre Libreville et Port-Gentil sont à l’étude, avec un démarrage des travaux prévu en 2024. Parmi les sites déjà livrés, le complexe scolaire d’Alibandeng. Celui-ci a doté un quartier dépourvu d’école publique de 45 salles de classe allant du pré-primaire au secondaire, d’infrastructures supplémentaires visant à garantir la qualité de l’enseignement : laboratoires, salle informatique, terrain de sport, bibliothèque, etc. Les personnes à mobilité réduite peuvent y accéder aisément.
Grâce aux infrastructures modernes construites et livrées dans un délai record (aucun chantier n’ayant excédé 16 mois), le Projet d’investissement dans le secteur éducatif (PISE) contribue considérablement à l’amélioration de la qualité d’éducation nationale au Gabon. Les résultats de la composante « qualité de l’enseignement » sont également à relever.
En termes de gouvernance du secteur éducatif, le projet a permis la publication de six nouveaux textes juridiques et la formation au pilotage des établissements de plus de 220 personnels. La planification du secteur éducatif a été améliorée grâce à l’annuaire statistique de l’éducation nationale réalisé avec l’appui de l’UNESCO, préfigurant la validation du prochain plan sectoriel éducation. Enfin, la politique nationale de maintenance des établissements scolaires a été rédigée pour la première fois au Gabon et a abouti à la création d’une plateforme informatique dénommée GEPAS. « Nous avons une deuxième phase maintenant qui est en cours, avec les études structurelles et techniques, nous pensons qu’au cours de mi-janvier 2024 nous allons lancer les appels d’offre des travaux de cette deuxième phase qui a pour objectif de construire 277 salles de classe sur 13 sites dont 6 à Port-Gentil et 7 à Libreville », a lancé Luc Ngaba, responsable du projet PISE. « Dans cette salle de classe, il est question d’amener les élèves des établissements de Libreville pour être sensibilisés sur la préservation de l’environnement pour leur permettre demain quand ils seront grands, qu’ils puissent avoir déjà en eux la connaissance, la réalité sur la concertation », Andréa Minkwe épouse Biong.
Accord de conversion de dettes
En 2008, l’Agence française de développement a permis la signature de l’accord de conversion de dettes. Doté de 60 M€ (soit près de 40 milliards de francs CFA), ce mécanisme de financement innovant a pour but de promouvoir la gestion durable des écosystèmes forestiers gabonais. Supervisé par des instances paritaires représentatives des parties gabonaises et françaises et pilotées par le ministre des Eaux et Forêts et par l’ambassadeur de France au Gabon, en association avec la société civile, cet accord a abouti à la construction d’un centre de compétence en télédétection et d’une station de réception des images satellitaires pour l’Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales (AGEOS) ; à la construction de clôtures électriques dans la province de l’Ogooué-Ivindo pour protéger les plantations villageoises des pachydermes et à la construction et le fonctionnement de laboratoire de génétique de la faune de l’ANPN. Sans oublier la mise en place d’un outil de traçabilité du bois : Gabontracks ; la construction de logements et de bureaux des services déconcentrés du ministère dans la province de l’Ogooué-Ivindo ; la préservation des espaces protégés autour de Libreville avec des études scientifiques qui ont permis l’élaboration de la loi sur la pêche et des constructions à l’Arboretum Raponda Walker. De nouveaux projets sont en cours d’instruction.
Projet d’Appui au secteur de la santé, phase 2
Dans ses différentes interventions, l’AFD a fait de la santé l’une de ses priorités. Elle a ainsi permis au Gabon de disposer de moyens significatifs en comparaison avec les pays voisins. Même si le budget consacré à ce secteur reste encore jusqu’ici faible. Mais, des efforts sont faits pour réduire l’insuffisance en infrastructures et en personnels médicaux et la grande disparité entre les territoires. Dans ce contexte, le gouvernement gabonais s’est engagé à garantir un système de santé permettant de lever les obstacles institutionnels et géographiques et améliorer l’efficacité des pratiques de soins, pour un meilleur accès des populations aux services de santé.
La deuxième phase du Projet d’appui au secteur de la santé (PASS 2) mise en œuvre avec le concours de l’AFD permet de construire des nouveaux hôpitaux pour offrir une meilleure qualité de soin aux populations locales, dans des conditions similaires à celles de la capitale (Libreville). A terme, le PASS 2 offrira de meilleures conditions d’accès aux soins à l’ensemble des populations dans 4 provinces prioritaires : le Haut-Ogooué, la Ngounie, l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem.
Grâce à un prêt de l’AFD à hauteur de 50 M€ (soit près de 33 milliards de francs), le projet porte sur la construction et l’équipement de 8 structures sanitaires départementales à Fougamou, Ndendé, Léconi, Okandja, Médouneu, Mitzic, Ovan et Mvadi pour lesquelles les indicateurs en matière sanitaire sont les plus dégradés. Celui-ci prévoit également la réhabilitation et l’équipement de 4 centres hospitaliers régionaux situés à Franceville, Mouila, Makokou et Oyem. Le PASS 2 a également permis le financement de l’installation de 45 unités de réanimation complète, la production et la distribution de 60 000 carnets de santé Mère et enfant, la construction de 50 logements d’astreintes, la formation de 1 500 agents, l’acquisition de 3 centrales d’oxygène. Le nombre de bénéficiaires impactés par ce projet est estimé à 546 000 personnes réparties dans les 4 provinces cibles.
En plus, le PASS 2 vise à accompagner une meilleure gestion des ressources humaines via la mise en place d’un outil de gestion des carrières des personnels du secteur de la santé. Au cœur du département des Plateaux, le nouvel hôpital de Léconi se présente comme un connecteur social essentiel à l’amélioration de l’état de santé des populations locales avec l’ouverture de 52 nouveaux lits d’hospitalisation, la création de 20 services et de 114 emplois locaux qui contribuent à la transformation de la vie des Gabonais résidant dans ce département. Et le CHU de Franceville quant à lui disposera d’un nouveau plateau technique fin 2024.
Remise à niveau du Transgabonais
Les infrastructures de transport ne sont pas en reste. Le Transgabonais, long de 648 km, est l’unique chemin de fer du Gabon. Cette infrastructure joue un rôle essentiel dans le développement économique et social du Gabon. Elle facilite l’acheminement des passagers, des minerais, du bois et des marchandises à travers la forêt équatoriale, de Franceville à Libreville. Depuis la mise en service en 1986 du dernier tronçon reliant Franceville, le Transgabonais n’avait pas connu de travaux majeurs malgré le vieillissement de l’infrastructure et du matériel roulant. Face à ce constat, la Société d’exploitation du Transgabonais (SETRAG) a lancé un Plan de remise à niveau de la voie ferrée (PRN) sur plusieurs années, faisant intervenir différents acteurs dont le Groupe AFD. Les résultats de ce partenariat technique et financier sont déjà visibles : de nouvelles rames voyageurs et des gares ont été réhabilitées. L’appui du Groupe AFD a permis la réalisation de 10km de voies de contournement des zones instables, principales zones de déraillement des trains. La réhabilitation des ouvrages de la ligne (ouvrage d’art notamment) est au cœur du soutien actuel de l’Agence. Les autres réhabilitations seront prises en charge par un programme de travaux pluriannuels en cours d’élaboration par ailleurs. Un nouveau centre de formation de Franceville ainsi que de nouveaux logements d’ores et déjà livrés font également partie du PRN.
Cet accompagnement se fait à la grande satisfaction de l’Agence française de développement. « Tous ces projets sont des projets du gouvernement gabonais que l’AFD est heureuse d’accompagner en financement en partenariat. Le Gabon a la chance d’être un pays relativement riche. La plupart de prêts sont des prêts, mais de l’aide publique au développement, c’est-à-dire les taux sont bas », a indiqué Marie Sennequier, directrice de l’AFD de Libreville.
FIN/INFOSGABON/SM/2023
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