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Crise centrafricaine : Mise en place d’un Comité de facilitation pour assister le Comité de Suivi ce matin à Libreville

Libreville, 9 janvier 2013 (Infos Gabon) – Les Ministres des Affaires Etrangères de la CEEAC, réunis en Conseil, deuxième du genre, mardi à Libreville, à l’effet d’évaluer la situation sécuritaire en République Centrafricaine, de faire le point sur la mise en œuvre des décisions du Conseil des Ministres du 28 décembre 2012 et de préconiser les perspectives de sortie de crise, ont décidé de saisir le Comité de suivi de l’Accord de Paix Global de 2008 aux fins d’une réunion urgente sur la base des décisions du Sommet de N’djamena. A cet effet, ils ont mis en place un Comité de facilitation pour assister le Comité de Suivi dans sa mission, rapporte le communiqué final rendu public par Nassour GUELENGDOUKSIA OUAIDOU, Secrétaire Général de la CEEAC.

Les Ministres des Affaires Etrangères de la CEEAC, qui se sont réunis en conseil à Libreville, ont, à l’ouverture des travaux présidés par Monsieur Moussa Faki MAHAMAT, Ministres tchadien des Affaires Etrangères, rappelé les termes du communiqué final du Conseil extraordinaire des Ministres des Affaires Etrangères de la CEEAC qui s’est tenu à Libreville le 28 décembre 2012, qui prévoit, entre autres : Condamner la poursuite des hostilités sur le terrain et exiger des rebelles le respect des décisions prises par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC lors du Sommet de N’djamena ; Réitérer la volonté des Chefs d’Etat de parvenir à une cessation des hostilités par des voies pacifiques et rappeler dans cette optique la nécessité d’éviter toute déclaration et action visant à raviver les tensions sur le terrain ; Reconfigurer la MICOPAX en force multinationale d’interposition conformément aux dispositions du Protocole du Conseil de paix et de Sécurité de l’Afrique (COPAX), avec le déploiement d’un contingent supplémentaire et la mise à disposition de moyens appropriés ; Demander au Secrétaire Général de la CEEAC de poursuivre sa mission visant à multiplier les contacts avec les différentes parties sur le terrain et d’en faire régulièrement rapport au Comité de suivi ; Commettre une réunion ministérielle, au courant de la première semaine du mois de janvier 2013, pour une nouvelle évaluation de la situation sur le terrain.

Après avoir écouté la communication Monsieur Jean WILLYBIRO SAKO, Le chef de la délégation du pouvoir centrafricain et du Secrétaire Général de la CEEAC, sur l’évolution de la situation sur le terrain, le Conseil des ministres a fait un état des lieux constatant que la situation sécuritaire était catastrophique soulignant que : Plusieurs villes du pays sont aux mains des rebelles ; Un no man’s land est établi entre Sibut et Damara ; Les Forces de la CEEAC présentes sur le terrain ont été renforcées comme suit (Cameroun : 120 ; Congo : 120 ; Gabon : 120 ; Tchad : 320) ;  La présence de forces étrangères sur le terrain préoccupent les Etats membres de la CEEAC, notamment sur la coordination avec les éléments de la MICOPAX ; Des actes de provocation continuent d’être perpétrés contre certaines populations dans les quartiers de Bangui ; Des enfants sont enrôlés par les forces belligérantes ; Les étrangers quittent massivement le pays ;  Les populations sont contraintes à l’exode et au déplacement forcé.

Concernant l’état de mise en œuvre des décisions du Conseil des Ministres du 28 décembre 2012, rien n’a prospéré puisque les parties n’ont pas respecté les closes. Le Conseil pour sa part : Déplore qu’à ce jour, les rebelles n’aient toujours pas regagné leurs positions de départ mais ont plutôt continué leur progression vers Bangui, en prenant au passage d’autres villes du pays ; Regrette que toutes les parties continuent de faire des déclarations incendiaires ayant pour conséquence de raviver les tensions sur le terrain, au mépris des appels renouvelés du Conseil des Ministres de la CEEAC et de la Communauté internationale ; Confirme l’effectivité du renforcement de la MICOMAX en force multinationale d’interposition et du déploiement d’un contingent supplémentaire.

A l’issue des travaux, les Ministres des Affaires Etrangères de la CEEAC ont adopté quelques résolutions qui sont, entre autres : Exhorter les parties en conflit à signer immédiatement un accord de cessez-le-feu ; Renouveller l’appel aux rebelles pour un retrait immédiat des villes occupées ; Appeller à la cessation de toute déclaration et action visant à raviver les tensions sur le terrain ; Inviter le Gouvernement à privilégier une approche régionale de sortie de crise ; Louer les efforts du Tchad, du Congo, du Gabon et du Cameroun pour avoir promptement répondu à l’appel visant au renforcement de la MICOPAX et invite les autres Etats membres à fournir également des troupes ; Inviter les Etats de la région à faire des efforts financiers supplémentaires pour soutenir le surcoût consécutif à la reconfiguration de la MICOPAX ; Saluer le succès de la mission de la CEEAC qui a permis à toutes les parties centrafricaines d’effectuer le déplacement de Libreville ; Décider de saisir le Comité de suivi de l’Accord de Paix Global de 2008 aux fins d’une réunion urgente sur la base des décisions du Sommet de N’djamena. A cet effet, le Ce Conseil a mis en place un Comité de facilitation pour assister le Comité de Suivi dans sa mission. Ce comité, présidé par le Congo, est composé des Etats suivants : Angola, Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, Sao-Tomé et Principe, Tchad.

Signalons que le comité de suivi se réuni depuis ce matin (9 heures locale) à Libreville autour des belligérants de cette crise centrafricaine pour faciliter une solution de paix durable à la guerre qui a divisé ce pays.

Présidé par Moussa Faki MAHAMAT, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Tchad, ce deuxième Conseil Extraordinaire des Ministres des Affaires Etrangères de la CEEAC a vu la présence de : Basile IKOUEBE, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Congo ; Jean WILLYBIRO SAKO, Ministre d’Etat de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la République Centrafricaine représentant Antoine GAMBI, Ministre des Affaires Etrangères, empêché ; Pierre MOUKOKO MBONJO, Ministre des Relations Extérieures de la République du Cameroun ; Emmanuel ISSOZE NGONDET, Ministre des Affaires Etrangères de la République Gabonaise ; Agapito MBA MOKUY, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Guinée Equatoriale ; Natalia Umbelina NETO, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Sao-Tomé-et-Principe ; Manuel AUGUSTO, Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères de la République d’Angola ; Jeannot TSHOHALETAMBA, Ambassadeur de la République Démocratique du Congo, représentant son Excellence Monsieur Raymond TSHIBANDA, Ministre des Affaires Etrangères, empêché, ainsi que Nassour GUELENGDOUKSIA OUAIDOU, Secrétaire Général de la CEEAC.

Entouré par le Cameroun à l’ouest, le Tchad au nord, le Soudan et le Soudan du Sud à l’est, la République démocratique du Congo et le Congo au sud, la République centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, est un pays d’Afrique centrale. L’essentiel de la frontière sud du pays est marqué par le fleuve Oubangui et le Mbomou en amont. La partie nord du pays constitue le haut bassin du fleuve Chari. Ce sont ces deux fleuves qui donnèrent son nom de colonie au pays alors sous domination française.

Les Français colonisèrent la région à la fin du XIXe siècle et l’administrèrent sous le nom d’Oubangui-Chari. Durant la Seconde Guerre mondiale, la colonie se joignit aux Forces alliées. Le pays devient la République centrafricaine le 1er décembre 1958 et proclame son indépendance le 13 août 1960.

Depuis, le pays a conservé le français comme langue officielle, utilisée dans les documents administratifs, alors que le sango, langue véhiculaire, agit comme unificateur du pays, permettant à chacun de se comprendre, même sans éducation scolaire avancée.

Malgré l’indépendance, la France avait toujours la main mise le pays. Mais le 27 décembre 2012, le Président français François Hollande a rappelé que son pays n’interviendra pas directement dans la crise centrafricaine. Ce qui revient à dire qu’elle ne sauvera pas le régime de François Bozizé, menacé par une rébellion dont la marche sur Bangui semble inéluctable.

FIN/INFOSGABON/PK/MM/2013

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