Démission du Pape : La problématique de la vieillesse et la charge de la gouvernance
Libreville, 13 février 2013 (Infos Gabon) – Les justificatifs fournis par Benoît XVI relativement à sa démission se déclinent en ces termes : « dans un monde sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire ».
Le Pape peut en effet parler d’un monde agité par les questions de grande importance pour la foi, quant on se souvient des scandales sur les abus pédophiles dans le clergé, les questions du mariage des prêtes, des mariages gais, les fuites de documents et bien d’autres encore recouverts du secret des confessions et autres confidentialités.
En outre, l’église catholique est la plus grande du monde, le Pape règne donc sur une population et une géographie qui dépasse celle de tout Etat, la richesse et le patrimoine de l’église catholique s’étendent jusqu’aux extrémités de la terre ; et la modernité ainsi que l’évolution des mentalités mettent au quotidien « la vie de la foi » à rude épreuve.
Pour toutes ces raisons, le Pape a certainement mesuré l’extrême lourdeur de sa charge et de la gouvernance de l’église catholique disséminée aux quatre coins du globe.
On comprend alors mieux le sens des réactions de certains chefs d’Etat du monde ; le Français François Hollande parle de « décision éminemment respectable » ; alors que pour le Gabonais Ali Bongo Omndimba, cette démission est un « acte de courage, d’honnêteté et de haute responsabilité ».
Du reste, quant on se souvient des critiques faites à l’endroit de Robert Mugabe, le président Zimbabwéen et de Me Abdoulaye Wade l’ex président sénégalais sur l’inconvénient de leur âges de plus de quatre-vingts ans avec l’exercice du pouvoir ; on est tenté d’en conclure qu’à la différence des dirigeants des Etat du monde, le pape Benoit XVI a démontré son détachement des privilèges et avantages du pouvoir, et en revanche, son profond attachement au succès de la gouvernance de l’Eglise qui, pour lui, conviendrait mieux à une personne qui a encore toute sa vigueur.
Cet acte du Pape devrait faire école dans les Etats africains où malheureusement sévit encore cet attachement viscérale des dirigeants à l’exercice du pouvoir ; et comme pour renchérir, des indiscrétions et autres réactions dans le monde s’hasardent en espérant que « le prochain pape soit noir » ; mais avant, il faudrait qu’il ait la vigueur qui aurait manqué à Benoit XVI, en l’occurrence, la vigueur d’une certaine jeunesse.
FIN/INFOSGABON/PK/MM/2013
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