Gabon : Ike Ngouoni Aila Oyouomi fait le point des élections

Libreville, Lundi 8 Octobre 2018 (Infos Gabon) – Le porte-parole de la présidence de la République est revenu dimanche face à la presse sur le déroulement du double scrutin de samedi.
D’entrée de jeu, l’orateur a tenu à saluer le bon déroulement de ces élections couplées qui n’ont connu aucun incident majeur. «Il faut noter que le scrutin s’est déroulé de manière très satisfaisante, autrement dit, tout à fait normalement et sans incidents notables. Il faut donc saluer ici ceux qui l’ont organisé, tant au niveau national que local. Ce n’était pas gagné d’avance car c’était la première fois qu’avaient lieu des élections jumelées», s’est réjoui Ike Ngouoni Aila Oyouomi.
Seule fausse note à déplorer, le faible taux de participation. «Celui-ci est relativement faible. Mais c’est tout sauf une surprise. La quasi-totalité des observateurs l’avaient en effet anticipé», a-t-il déploré. Il explique ce faible engouement par un ensemble de facteurs. «Tout d’abord, notons que traditionnellement, la mobilisation à l’occasion des élections qui suivent la présidentielle est toujours faible. Surtout quand il s’agit de locales. Quant aux législatives, le premier tour mobilise moins que le second car l’enjeu est plus faible. En outre, il faut également prendre en compte le jumelage des deux élections : législatives et locales. C’est inédit au Gabon et cela a pu perturber certains électeurs qui ont dû composer avec une multitude de candidats et des enjeux qui se sont superposés les uns aux autres», a-t-il indiqué.
Il explique aussi ce faible taux de participation par une raison politique. «Pour une grande partie de l’électorat, les jeux étaient faits. Autrement dit, il n’y avait guère de suspense. Objectivement, et ce n’est pas leur faire injure, mais l’opposition a abordé ces élections locales et législatives en rang dispersé, ne parvenant pas à mobiliser en raison de fortes divergences sur la stratégie à suivre et des querelles de leadership entre ses principaux leaders. A contrario, tout le monde était convaincu – électeurs comme observateurs – que le parti présidentiel l’emporterait», poursuit-il.
Sur la razzia opérée par le Parti démocratique gabonais (PDG) et ses alliés, il parle de la faiblesse de l’opposition et de la force de la majorité. «Il faut reconnaître que la faiblesse de l’opposition, atomisée et divisée, notamment entre les partisans du boycott (minoritaires) et ceux qui ont participé aux élections (une majorité), n’a, il faut le reconnaître, pas été en mesure d’opposer une résistance importante. Mais là n’est pas l’explication principale. Les raisons principales de ce plébiscite de la majorité sont à rechercher du côté de la majorité elle-même», lance-t-il.
Il parle également de la cure de jouvence opérée il n’y a pas longtemps par le parti au pouvoir. «Avec des instances dirigeantes renouvelées, des candidatures renouvelées (65 % des candidats du parti au pouvoir se présentaient pour la première fois ; ce chiffre atteignant même les 82 % pour le scrutin local) ou encore un logiciel programmatique renouvelé. A cette offre politique, les Gabonais ont manifestement adhéré», souligne Ike Ngouoni Aila Oyouomi.
Et de lancer : «Ensuite, on peut noter que ce qui s’apparente, n’ayons pas peur du mot, à un raz-de-marée au profit de la majorité est aussi le résultat d’une campagne électorale probablement mieux maîtrisée que par le passé. Au fort renouvellement des candidatures déjà évoqué (dont beaucoup de jeunes et de femmes), s’ajoute une campagne de grande proximité (causeries, porte à porte, etc.), qui plus est davantage tournée vers la promotion du programme électoral du parti plutôt que vers l’invective à l’encontre de l’autre camp».
Il justifie cette ascension fulgurante des candidats de la majorité par «la nouvelle politique mise en oeuvre par le président de la République (les mesures prioritaires qui traitent du quotidien, les réformes structurelles en matière de finances publiques ou d’éducation, etc.). Les Gabonais y croient et à travers leur vote, ils ont voulu envoyer un signal d’encouragement à poursuivre et approfondir les réformes. Les électeurs ne croient que ce qu’ils voient.
Depuis plusieurs mois, un vent puissant de réformes souffle sur le Gabon. Ils ont ainsi pu mesurer le changement, l’accélération dans la transformation du Gabon qui entraîne à la fois des résultats rapides (via les mesures prioritaires du quotidien annoncées par le président de la République, Ali Bongo Ondimba) et des résultats durables (à travers des réformes structurelles). Les électeurs sentent le changement. Ils veulent que nous poursuivions, que nous accélérions et même que nous approfondissions ce mouvement», a-t-il conclu.
FIN/INFOSGABON/PM/2018
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