Libreville, Dimanche 13 Janvier 2019 (Infos Gabon) – Le nouveau Premier ministre devra poursuivre la mise en œuvre des réformes en cours, du vaste programme infrastructurel, œuvrer à la lutte contre le chômage et permettre au pays de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Par décret du président de la République, Julien Nkoghe Bekale a été nommé vendredi soir au poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Cette nomination vient ainsi mettre un terme aux nombreuses spéculations sur l’identité du tenant de ce poste qui avaient envahi l’opinion depuis la caducité du précédent gouvernement survenue à la suite de la proclamation officielle des résultats des dernières élections législatives par la Cour constitutionnelle. Mais, l’euphorie de la nomination ne sera que de courte durée car la promotion à ce prestigieux poste de ce fils de la province de l’Estuaire intervient dans un contexte où le Gabon se trouve à la croisée des chemins. En clair, le séjour de Julien Nkoghe Bekale à la tête du gouvernement ne sera pas de tout repos au regard des nombreuses attentes.

Dans l’ordre des priorités, le nouveau Premier ministre devra poursuivre la mise en œuvre des réformes économiques entamée par son prédécesseur, Emmanuel Issoze Ngondet. Initiées en juin 2018, les différentes mesures prises par les autorités gabonaises sous l’impulsion du président Ali Bongo Ondimba visent à assainir les finances publiques à travers une réduction du train de vie de l’Etat, de la masse salariale et une lutte acharnée contre le phénomène des fonctionnaires fictifs. Tout comme il devra s’impliquer personnellement dans la poursuite de la matérialisation de la politique du chef de l’Etat en matière infrastructurelle caractérisée par le désenclavement progressif de l’arrière-pays et des bassins de production agricoles.

Julien Nkoghe Bekale devra donc apporter sa touche personnelle dans la réussite du programme Graine qui charrie de nombreux espoirs afin de permettre au pays d’atteindre son autosuffisance alimentaire. Car, selon des statistiques, le Gabon dépense en moyenne 400 milliards de francs CFA par an pour importer des denrées alimentaires. Il devra aussi explorer des niches d’emplois en vue de l’insertion socio-professionnelle des jeunes. C’est donc un cahier de charges immense qui attend le tout nouveau Premier ministre, chef du gouvernement gabonais. 

Mais, Julien Nkoghe Bekale ne sera pas pour autant dépaysé. Bénéficiant de la grande confiance et du soutien indéfectible du président de la République surtout, il débarque à l’Immeuble du 2 décembre au moment où le Gabon est en parfaite odeur de sainteté avec ses différents bailleurs de fonds.

En novembre 2018, le pays a bénéficié d’un décaissement de 65 milliards de francs CFA de la Banque africaine de développement (BAD) destinés à soutenir la mise en œuvre du Programme d’appui aux réformes économiques et financières (PAREF) pour sa phase 3 au Gabon. Un mois plus tard, le Fonds monétaire international (FMI), au terme des travaux de son conseil d’administration, a approuvé un nouveau décaissement en faveur du Gabon d’un montant de 49,5 milliards de francs.

Il y a quelques jours, la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque pour le développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) ont alloué au Gabon 184 milliards de francs CFA en vue de l’accélération de la modernisation du secteur agricole.

A 57 ans, Julien Nkoghe Bekale n’est pas un inconnu sur la scène publique. Ce militant convaincu et convainquant du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a déjà occupé de  hautes fonctions au sommet de l’Etat. Au moment de sa nomination, il trônait depuis le 4 mai 2018 à la tête du ministère du travail. Par le passé, il a été   tour à tour, ministre des PME – PMI, des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures, des Transports et de l’Equipement.

Avant d’être nommé ministre des PME, Julien Nkoghe Bekale siégeait à l’Assemblée nationale en qualité de député du premier siège du département du Komo Mondah (commune de Ntoum) dans la province de l’Estuaire. L’homme est donc un vieux briscard du microcosme politique gabonais qui saura mettre en jeu toute son expérience pour savoir mériter la confiance placée en lui par le chef de l’Etat et ne pas décevoir les nombreuses attentes de ses compatriotes.

FIN/INFOSGABON/PM/2019

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