Gabon : Un policier condamné à perpétuité pour avoir tiré sur une femme enceinte !
Libreville, 2 Janvier 2013 (Infos Gabon) – Le verdict a été rendu juste a l’issue de la séance de la session criminelle daté du 21 décembre 2012 ; Jean François BIOCO, policier ayant reçu une formation militaire quoiqu’en service à la Direction Générale de la Documentation et de l’Immigration, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d’appel judiciaire de Libreville pour le meurtre sang froid d’une jeune femme de 24 ans mère de deux enfants et enceinte d’un troisième selon sa famille ; la jeune dame a eu le malheur de se retrouver dans la chambre du fils de son bourreau avec qui elle entretenait certainement des relations intimes.
La raison du drame est inexcusable et inadmissible ; c’est ni plus ni moins qu’un accès d’autoritarisme d’un père de famille qui aura voulu donner l’exemple a ses enfants à qui il avait interdit d’emmener de mauvaises fréquentations chez lui, car d’après les déclarations de l’un de ses fils, le père déclara avant d’aller chercher son calibre 12 dans sa chambre, « je vous ai interdit d’emmener n’importe qui chez moi ; vous allez voir ».
Pour sa défense le meurtrier alléguera que c’est après avoir entendu des bruits de téléviseur allumé et de sac qu’on trainait dans la chambre d’un de ses fils qu’il sera pris de peur et se saisira de son fusil pensant à un cambrioleur, puisqu’il venait de subir les vol d’un téléviseur et d’un lecteur DVD. Son fusil entre les mains, il enclenchera accidentellement le tir sur la porte et le mur de la chambre. Bref, le meurtrier suggérait un banal accident et de plus qu’il n’aurait pas su que c’est une femme qui se trouvait dans cette chambre close.
Mais ces propos se révéleront être des mensonges ou boniments, c’est selon ; tout simplement parce que le rapport des enquêteurs de la police judiciaire est clair, il n’y avait pas de trace de plomb sur la porte ; et d’après le médecin légiste ; l’impact sur le corps de la victime conclu à un coup donné à bout portant, d’où que le sieur BIOCO a forcement vu la fille et a tiré à bout portant sur elle ; pour quelle raison pourrait on se demande ; et bien peut être pour montrer à ses fils de quoi il est capable quand il est fâché. Mais en vérité, militaire de son état, l’infâme BIOBCO a du supputer dans sa vielle mémoire de policier une disposition du code pénal qui pouvait le « couvrir » dans pareil cas, simplement que l’homme en a eu une interprétation erronée, certainement faute d’une formation juridique pour ce faire.
En effet, on se souvient encore du cas d’une personne qui tua au fusil un cambrioleur entré par effraction chez lui ; il évoqua le motif d’excuse de l’article 54 du code pénal. Que dit cet article ? Tout simplement que « le meurtre, les blessures et les coups sont excusables, s’ils ont été provoqué par des coups ou violences graves envers les personnes, ou s’ils ont été commis en repoussant pendant le jour l’escalade ou l’effraction des clôtures, murs, ou entrées d’une maison ou d’un appartement habité ou de leurs dépendances ». Cet article qui pourrait de façon circonstancielle s’appliquer à un père de famille qui tire sur un cambrioleur ; ne s’applique aucunement au cas d’espèce.
Pour cause, l’escalade de jour et l’effraction ne sont pas avérées s’agissant d’une femme enceinte et qui connaissait et fréquentait le fils. Et même si la coïncidence est saisissante s’agissant d’un meurtre commis le jour, précisément à 17 heures, néanmoins ce n’est pas l’heurte habituelle des cambriolages qui s’opèrent presque toujours la nuit après le coucher des familles. Et puis, pour quelqu’un qui aurait eu peur d’avoir surpris un cambrioleur à 17 heures, le sieur BIOCO aurait du alerter le voisinage ou crier au voleur, mais il ne fit rien de tout cela, pour la simple raison que l’homme avait certainement pensé à la légitime défense contre un cambrioleur surpris chez soi, alors même qu’il n’en avait la preuve et qu’il n’encourait aucun danger pour sa vie.
Pire, au bout de quatre ans de détention, il aurait même eu le temps de mettre à contribution son fils aîné pour tenter de tromper la religion de la cour ; celui-ci déclarera ainsi que c’est lui qui ira ouvrir la porte de la chambre et non son père qu’il trouva au salon le pantalon mouillé par l’urine, des propos qui ne correspondent aucunement aux dépositions du même fils faites devant les agents enquêteurs de la police judiciaire quatre heures plus tôt.
En effet, lors de sa déposition faite quatre heures auparavant, le fils de BIOCO avait déclaré qu’il avait trouvé la fille étalé entre le couloir et le salon et qu’elle avait du mal à marcher ; bref, pour avoir changé sa déposition, le jeune homme encoure l’entrave à l’action de la justice par cette fausse déposition car il est écrit que « le faux témoignage porté en matière criminelle sera puni de 5 à 10 ans d’emprisonnement et 24.000 à 500.000 FCFA d’amende-art. 178 du code pénal- gabonais. Au total, la Cour ne s’est pas laissé abuser par ce militaire qui aura tué froidement en pensant certainement être en légitime défense, mais cette erreur manifeste d’appréciation lui coutera la réclusion criminelle à perpétuité.
FIN/INFOSGABON/JMM/2013
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