Politique

« Jacques Chirac avait un cœur grand comme la maison », Louis Gaston Mayila

Libreville, jeudi 26 Septembre 2019 (Infos Gabon) – Réagissant suite à l’annonce du décès de l’ancien Président de la République française, Jacques Chirac, l’ancien ministre gabonais, Louis Gaston Mayila retrace en quelques mots la vie de l’homme.

Infos Gabon : L’information vient de tomber. Jacques Chirac a tiré sa reverence ce jour. A chaud quelle est votre réaction ?

Louis Gaston Mayila : D’abord de l’émotion et saluer ensuite, avec respect, la mémoire de cet homme. Comme vous le voyez sur les images dans mon bureau, j’ai été plusieurs fois porteur des messages de feu président Omar Bongo à Jacques Chirac.

C’est pour moi un véritable choc émotionnel. Nous savons qu’il était malade, c’est une chose, mais apprendre qu’il vient de tirer sa révérence en est une autre. Un moment de tristesse pour la France qui n’est pas veuve de Jacques Chirac, mais elle perd celui qui, pendant des années, a marqué fortement de son empreinte, la vie politique française.

Je crois que beaucoup de voix autorisées que la mienne salueront la mémoire de celui qui s’est battu pour les arts premiers et de celui qui, de l’Afrique avait une approche différente de ses successeurs. Je l’ai rencontré la première fois à Abidjan en Côte d’Ivoire, ensuite à Libreville aux côtés du président Bongo et à Paris dans le bureau et il a posé la question à Omar Bongo : ‘’c’est lui ton bulldozer’’ ?

Pour la petite histoire, Jacques Chirac fut surnommé “mon bulldozer” par Georges Pompidou et feu Omar Bongo lui dira : ‘’je t’envoie mon Bulldozer’’.

Infos Gabon : Vous avez été vous-même au contact de cet homme d’Etat pour avoir été ministre, Directeur de cabinet de feu président Omar Bongo Ondimba. Comment la gouvernance de Jacques Chirac a-t-elle impactée sur la coopération franco-gabonaise et franco-africaine ?

Louis Gaston Mayila : C’est trop tôt de parler de bilan. Les français, eux-mêmes ont tiré des films, des livres sur ce qui a été l’action de l’homme depuis sa prise de pouvoir, président de la République (1995-2007). Mais je pense que de Chirac, il faut partir de Pompidou. Je sais que le président Bongo aurait fait la  connaissance de Chirac par le canal de l’ancien président Pompidou alors qu’il était au cabinet de Pompidou.

D’ailleurs, Pompidou avait été d’un appui nécessaire au président Bongo dans le lancement du Transgabonais et Chirac, étant un des proches collaborateurs de Pompidou, figurait déjà parmi ceux-là qui devraient marquer nos relations. Mais je ne me permettrais pas de tirer une quelconque leçon. Juste m’incliner respectueusement et d’envoyer des condoléances à sa famille biologique et politique.

Infos Gabon : Quel souvenir gardez-vous de l’homme?

Louis Gaston Mayila : Je ne peux pas parler de Chirac comme si c’était des relations d’égalité. Nous avons plutôt une relation de collaborateur, qu’un chef d’Etat envoyait souvent voir un autre chef d’Etat. Il n’était pas mon collègue. J’ai juste eu l’opportunité d’être directeur de cabinet à l’époque d’un autre chef d’Etat avec qui il avait des relations particulières, ce qui a permis que je le rencontre très souvent sur ordre de mon patron.

Une des choses que je retiens, c’est d’abord l’émotion. Il laisse une place depuis qu’il a quitté la scène politique. De quelqu’un qui avait un cœur grand comme la maison. Il était un géant de la politique franco-africaine qui a marqué d’une empreinte certaine, comme je l’ai dit plus haut, les relations entre le Gabon et la France, la France et l’Afrique et qui, à sa manière, a conduit des politiques qui ont donné satisfaction à certains et peut être pas à d’autres.

FIN/INFOSGABON/SMM/2019

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