Environnement

Les journalistes scientifiques à la réserve naturelle de Dana !

Libreville, 8 janvier 2012 (Infos Gabon) – A 180 km d’Amman, au sud de la Jordanie, La Royale Society  for the conservation of Nature tente de sauver la culture et le mode d’existence des  populations de cette partie de ce royaume d’Arabie tout en conservant la biodiversité de sa plus grande réserve naturelle  par un juste équilibre entre le programme de biodiversité et celui du développement local. Reportage.

Au terme d’environ trois heures de route, en autobus, depuis les berges de la mer morte, tous les journalistes scientifiques du projet SjCOOP-II de la fédération mondiale de journalisme scientifique étaient là, à Dana. Il s’agit de la plus grande réserve naturelle du royaume de Jordanie, qui a le double mérite de préserver la nature et en même temps de profiter à la population locale par les retombées économiques. Notre groupe allait le comprendre et même toucher du doigt certaines réalités.

Venu du Gabon, j’étais à mille lieux de m’imaginer un tel spectacle qui s’offrait à moi. Le programme de cette  dernière rencontre du SjCOOP-II, prévoyait cette excursion scientifique au cœur de la réserve (plutôt une bonne idée). C’est un endroit vraiment fascinant, car l’altitude varie entre 100 et 1600 mètres.

Ici, Il y a une grande variété d’arbres et de plantes, 833 au total ce qui représente le tiers de la végétation en Jordanie. On y trouve la plus grande concentration de cyprès du pays avec 240 espèces dans la partie nord. 216 espèces d’oiseaux. Le guide touristique soutien aussi qu’il y a 38 espèces d’animaux comme l’ibex de Nubie (présent également en Syrie et au Liban), le chat du désert ou le chacal d’Asie. La réserve est composée de 98 sites touristiques, un centre de recherche et 5 villages qui concentrent 38 000 âmes.

La réserve naturelle de Dana est aujourd’hui classé par l’UNESCO  parmi les 50 meilleurs sites touristiques au monde et également parmi 10 meilleurs sites désertiques du monde, aiment à le rappeler les guides touristiques. Ce qui lui a valu d’être primé des prix de l’écotourisme et du meilleur programme de développement. Cette reconnaissance de la communauté internationale n’est heureusement pas le fruit de la complaisance encore moins du hasard.

C’est en effet en 1970 que ce programme de restauration de la réserve démarre. Depuis lors, 12000 visiteurs chaque année permettent à la réserve d’atteindre un chiffre d’affaire de 80 000 dinars jordaniens (87800,8 euros). 84% (73752,672 euros) de ce montant revient aux villageois qui y ont développés des activités lucratives comme c’est le cas de Souleymane RAHID. A 35 ans ce jeune cultivateur fait louer son cheval aux visiteurs à 10 dinars la ronde. Il fait partie intégrante de la grande coopérative des agriculteurs de la réserve. Le produit de leurs activités est estimé à environ 23 000 dinars jordaniens (25242,73 euros) par ans. Les 200 dinars que lui verse la coopérative lui permettent de joindre les deux bouts tant qu’il n’a pas de femme. Pour RAHID comme pour ses congénères, la réserve est leur vie. Sa conservation est une question de survie. C’est d’ailleurs pour cette raison que le  programme intègre même la sensibilisation des jeunes scolarisés dans les écoles et les universités.33 établissements scolaires sont concernés par le programme.

Car, même si la réserve offre 85% d’opportunité d’emplois aux populations locales subsiste quand même quelques difficultés. Le surpâturage et l’exploitation artisanal des minerais est un problème réel qui préoccupe les responsable de la réserve. La Royale Society  for the conservation of Nature a proposé cinq programmes socioéconomiques comme palliatif à cette problématique pour trouver des opportunités de travail aux populations de la réserve. Parmi lesquelles cet atelier de fabrication de bijoux en argent destinée au commerce tenu par des femmes. Installé en contre-bas du site d’accueil où nous avons été édifiés pendant plus d’une heure par les vaillants guides touristiques.

Nous avons beaucoup apprécié cette promenade, car non seulement le paysage était magnifique, mais en plus, nous n’avons croisé absolument personne sur notre parcours. C’était calme et d’autant plus appréciable après notre déjeuner. Le retour sur l’hôtel s’est fait dans un calme qui laissait libre cours à la pensé faisant défiler les belle images de la plus belle réserve naturelle de Jordanie.

Paul AVOUGOU NDILA

FIN/INFOSGABON/PAN/2013

© Copyright Infos Gabon

Related Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *