Economie Social

Gabon : Reconnaître le droit des femmes

Libreville, Jeudi 30 Janvier 2020 (Infos Gabon) – Le Directeur des opérations à la Banque Mondiale est intervenu ce jeudi 30 janvier à Libreville, dans le cadre de la conférence régionale de lancement du rapport “Les Femmes, L’entreprise et le droit 2020”. Initiée par la banque mondiale, cette rencontre a pour thème : Défis et opportunités pour l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’ouest et Centrale. Les détails dans cet entretien avec Infos Gabon.

Infos Gabon : Libreville accueille cette grande conférence d’envergure  sur le genre. De quoi est-il question ?

Abdoulaye Seck : Je voudrais d’abord me réjouir de la présence des premières Dames, du Gabon, Mme Sylvia Bongo Ondimba, de la République Démocratique du Congo, Mme Denise Tshesekedi et du Burkina Faso, Mme Sika Kabore, ainsi que celle des délégations de 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale qui témoigne de l’importance accordée à l’égalité homme-femme et à l’autonomisation de la femme dans le cadre du développement économique d’un pays, afin de mettre fin à la pauvreté extrême et à promouvoir une prospérité partagée.

En effet, aucune économie ne peut prospérer si la moitié de sa population est empêchée de participer à son plein potentiel. Reconnaitre les droits des femmes et promouvoir leur autonomisation est à la fois un objectif en soi et une bonne pratique d’un point de vue économique. Les évidences montrent que l’inclusion économique et sociale des femmes rend les économies plus fortes, plus résilientes et plus prospères.

Infos Gabon : Pensez-vous que la mobilité des femmes africaines pourrait contribuer à booster l’économie des pays ?

Abdoulaye Seck : Lorsque les femmes peuvent se déplacer librement, travailler en dehors de chez elles et gérer des biens, elles ont plus de chance d’accéder au marché du travail et de contribuer à renforcer l’économie de leur pays. Cependant, la participation et la capacité productive des femmes restent toutefois limitées et elles continuent d’être victimes de discrimination et violence dans plusieurs régions du monde.

Ces inégalités entravent le développement et freinent la prospérité économique et compromettent la compétitivité nationale. Mais il faut dire qu’en Afrique, les femmes et les filles sont confrontées à la discrimination et aux inégalités dans le cadre du travail et l’éducation qui, non seulement leur nuisent directement, mais nuisent également à leurs familles, leurs communautés et leurs pays.

Infos Gabon : le rapport que vous lancez montre des chiffres pas reluisants, pouvez-vous revenir sur quelques points démontrant la gravité de la situation ?

Abdoulaye Seck : En effet, il examine les lois entravant les opportunités économiques des femmes dans 190 économies dont 25 en Afrique de l’Ouest et Centrale. Et analyse les relations entre le cadre juridique et les résultats économiques des femmes, et établit une feuille de route pour les progrès à réaliser au fil du temps afin que les femmes bénéficient de l’égalité des chances lorsqu’il s’agit de trouver un emploi et de créer une entreprise.

Le rapport que nous lançons ce matin au niveau régional révèle que le score mondial est de 75,2% sur 100%, ce qui indique contrairement aux hommes, les femmes n’ont environ que les trois quarts de leurs droits reconnus dans le domaine couvert par le  rapport. Le score moyen de l’Afrique de l’Ouest et Centrale est de 67,7, soit un score légèrement inférieur à la moyenne de la région de l’Afrique subsaharienne qui est de 69,9%. Et le rapport note avec satisfaction que les pays de chaque région du monde ont fait des progrès en améliorant leur cadre juridique en faveur de l’émancipation économique.

Infos Gabon : Quel est donc le plaidoyer de la Banque Mondiale après ce constat ?

Abdoulaye Seck : Malgré les nombreuses réformes enregistrées, il reste encore bien du travail à faire en Afrique. Alors que le continent africain a l’un des taux les plus élevés de participation des femmes au marché du travail, l’emploi précaire reste la norme. Les femmes africaines travaillent de plus longues heures que les hommes et effectuent la plupart des travaux ménagers au sein du foyer (non rémunérés). De même, bien que les femmes constituent, près de la moitié des actifs agricoles sur le continent, leur productivité est .

FIN/INFOSGABON/SM/2020

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