Politique

Gabon : L’égarement ou la perdition politique pour Jean Ping ?

Mardi 17 Juin 2014 (Infos Gabon) – L’égarement ou la perdition politique pour Jean Ping ? La question mérite d’être posée au vu du discours choisi par Jean Ping pour se frayer une popularité dans l’opposition gabonaise, tel que récemment observé à Franceville et en considération du comportement très peu exemplaire qu’il a décidé d’afficher aux yeux des gabonais attachés à l’idée de République.

Le discours actuel de Jean Ping se résume à « tournons la page de plus de 50 ans de règne des Bongos », oubliant qu’on pourrait ajouter « et jean Ping avec » que cela s’entendrait pour toute l’opinion gabonaise qui a vu le parcours de ce ‘’bongoiste’’ caduque.

La mort d’Omar Bongo Ondimba ne change pas l’histoire du Gabon sous son règne, Jean Ping y a écumé des années au gouvernement où il s’est érigé une stature politique dont il veut aujourd’hui se servir contre le pouvoir qui l’a gavé.

Il ainsi été ministre délégué, ministre, ministre d’Etat et Vice premier ministre. A Etimboué (Ogooué Maritime), il passera pour un poids lourd politique rien que grâce à ces nominations, les populations de cette contrée se plaignant de l’absence d’œuvre à mettre à l’actif de ce natif.

Puis, il se voudra d’un ‘’bongoisme’’ plutôt consanguin en devenant le père des petits enfants d’Omar Bongo. Peut-il vraiment vouloir l’effondrement de la succession Omar Bongo Ondimba qui bénéficie tant à ses enfants ?

Pour l’arithmétique élémentaire, sur les 50 ans de règne des Bongos, Jean Ping y compte 20 ans de règne dans plusieurs départements ministériels. Règne qui s’est étendu durant sa présidence de la Commission de l’Union Africaine pour le compte du Gabon, avant d’être déchu il y a environ deux ans. D’où que son discours anti Bongo où même anti Ali Bongo Ondimba pourrait difficilement passer sachant qu’il y a plus de 2 ans encore, il représentait le Gabon émergent à la présidence de la Commission de l’UA.

Il apparait donc cynique que Jean Ping ose utiliser sa stature d’ancien président de la Commission de l’Union Africaine où l’a propulsé Omar Bongo Ondimba pour décider d’en finir avec les Bongo.

M. Ping ne semble pas s’apercevoir que ce discours anti Bongo lui est malencontreux du seul fait de l‘amalgame entre les pouvoirs d’Omar et Ali Bongo Ondimba.

Pour plusieurs observateurs nationaux et étrangers, Jean Ping gagnerait à actualiser son discours politique et rentrer dans un autre débat et non pas se contenter de proclamer son désir de changement.

Sinon, il pourrait tout autant reconnaitre qu’il n’y a pas d’alternative à l’émergence du Gabon et critiquer là où c’est utile pour l’évolution du pays. Car sa haine des Bongos ne convainc vraiment pas. Il gagnerait à proposer aux gabonais des solutions concrètes à leurs problèmes de pauvreté car en effet quel est le projet social et économique de Jean Ping ? Etant donné que les gabonais connaissent déjà le pacte social d’Ali Bongo Ondimba.

Puis au plan de l’exemplarité, que devrait afficher un ancien président de la Commission de l’UA ? Il est déploré son rapprochement de l’opposition informelle que de l’opposition républicaine. Un choix qui le plonge de facto dans cette opposition informelle.

Certains estiment irresponsable qu’il initie des activités politiques dans ce contexte informel, sachant que ses nouveaux amis de l’ex UN sont interdits d’activités politiques sous cette bannière et que les souverainistes ne semblent pas représenter un parti politique légalement reconnu. De plus, ils n’ont pas intégré d’autres formations politiques. Pire, Jean Ping lui-même semble se complaire à faire de la politique sans parti politique régulièrement constitué.

Il ne doit donc s’en prendre à personne, si à Franceville ce fut plutôt une petite rencontre privée qu’un grand meeting politique. Le résultat on le connait, la mobilisation n’était pas celle annoncée (plus de 3000 personnes). On dénombre juste une centaine de personnes. La rencontre ayant eu lieu au domicile d’Albert Yangari, on n’a même pas observé les francevillois grimper sur les arbres ou sur les murs pour écouter Jean Ping.

FIN/INFOSGABON/MO/2014

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