Tony Elumelu condamne les stéréotypes omniprésents dans les médias sur l’Afrique
Libreville, Mardi 19 Septembre 2017 (Infos Gabon) – Lors d’une rencontre de décideurs et d’experts en développement organisée par le prestigieux institut de politique étrangère du Royaume-Uni, Chatham House, le Président de Heirs Holdings, Tony Elumelu, a, aux côtés du ministre d’Etat britannique chargé du Département du développement international (DFID), Rory Stewart OBE, pris la parole dans le cadre d’un panel pour condamner les stéréotypes omniprésents dans les médias sur le continent et le récit négatif qui en résulte comme “le plus grand défi de l’Afrique”.
“Je crois que le plus grand défi de l’Afrique, en tant que continent, en termes d’attraction des investissements, réside dans l’image qui en est diffusée. Les informations présentées sur l’Afrique ne sont ni holistiques ni correctement contextualisées, ce qui a conduit au genre de récit auquel nous assistons depuis trop longtemps sur l’Afrique. En tant qu’investisseur, lorsque tout ce que vous entendu sur l’Afrique se rapporte à la corruption, comment pourriez-vous prendre un engagement positif pour investir sur le continent? Le résultat est que le cercle vicieux de négligence se poursuit, il se renforce même”.
Le Président de Heirs Holdings, une société d’investissement panafricaine ayant des intérêts dans les secteurs financier, énergétique, pétrolier et gazier, a appelé à un urgent ‘changement des mentalités’ pour attirer la quantité de capitaux privés internationaux nécessaires pour stimuler la création d’emplois et la réduction de la pauvreté sur le continent. “Nous devons changer la façon dont nous percevons et discutons de l’Afrique. On fait des affaires avec des gens avec qui on est à l’aise. Les investisseurs qui entendent à plusieurs reprises des choses horribles sur notre peuple et sur notre continent n’y investiront jamais. Nous continuerons d’organiser des rencontres et des séminaires internationaux pour discuter du chômage, de la pauvreté et de l’inégalité des revenus afin de corriger l’actuelle asymétrie et mauvaise qualité des informations qui sont diffusées.
Le Promoteur de la Fondation Tony Elumelu a également rassemblé les acteurs du secteur public, du secteur privé et du développement pour accroître le soutien aux PME africaines, en les décrivant comme “le moteur de notre économie”. M. Elumelu, qui a consacré 100 millions de dollars à l’accompagnement des entrepreneurs africains, a souligné l’importance cruciale du mentorat et du financement pour la survie des petites entreprises. Sur un continent où seules 700 entreprises génèrent plus de 500 millions de dollars de chiffre d’affaires par an, soit la moitié du nombre dans d’autres régions, M. Elumelu a appelé à un soutien ciblé pour transformer ces petites entreprises en entreprises évolutives capables de devenir de grandes entreprises à l’avenir. Selon M. Elumelu, les PME sont connues comme les plus grandes créatrices d’emplois et méritent d’occuper une place prioritaire en raison de la relation inverse entre la sécurité et la prospérité – “Quand il y a de la prospérité, la sécurité n’est pas un problème, mais quand il y a moins d’emplois, l’insécurité prend de l’ampleur”.
M. Elumelu dont Transcorp Power Plc a investi 2,5 milliards de dollars dans l’initiative Power Africa du Président Obama et est actuellement le plus grand producteur d’énergie thermique au Nigeria, a exhorté les investisseurs locaux et étrangers à investir dans le secteur de l’électricité, affirmant que, plus que tout autre investissement, cela “facilitera la création et la croissance d’entreprises d’échelle en Afrique”. Selon lui, “les investissements privés à long terme dans les infrastructures électriques créeront un environnement propice à la croissance des entreprises”.
Aussi, lors de l’événement, un nouveau rapport de Chatham House intitulé ‘Développer les entreprises d’échelle en Afrique Subsaharienne’ qui fait référence à la philosophie économique ‘d’africapitalisme’ de Tony Elumelu a été lancé. L’africapitalisme invite le secteur privé à investir à long terme dans les secteurs stratégiques pour transformer le continent. Le rapport expose les problèmes politiques que l’Afrique doit aborder pour soutenir le secteur privé à renforcer la création d’emplois, encourager l’innovation et stimuler l’industrialisation.
Pour clore son intervention, M. Elumelu a chargé les institutions multilatérales et les nations occidentales développées à repenser l’efficacité des sanctions et celle d’autres politiques destinées à dissuader certains dirigeants mais qui, au contraire, nuisent à des vies innocentes. “Les pays développés doivent se pencher sur l’efficacité des sanctions et sur les personnes qui subissent les effets de leurs politiques. Vous constaterez que les masses sont celles qui en souffrent le plus”.
FIN/INFOSGABON/TW/2017
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