Affaire des « écoutes » : Nicolas Sarkozy sera bien jugé pour corruption

Libreville, Jeudi 20 juin 2019 (Infos Gabon) – La Cour de cassation, apprend-on le mercredi 19 juin, a rejeté mardi les derniers recours formés par Nicolas Sarkozy pour échapper à son procès pour “corruption” d’un haut magistrat de la Cour de cassation et “trafic d’influence”. C’est la première fois sous la Ve République qu’un ancien président sera jugé pour corruption.
Tous les recours ont été épuisés. L’ancien président Nicolas Sarkozy n’échappera pas à un procès dans l’affaire dite “des écoutes”, fait savoir l’AFP ce mercredi 19 juin, de sources concordantes. Il avait été renvoyé en mars 2018 devant le tribunal correctionnel de Paris pour “corruption” d’un haut magistrat de la Cour de cassation et “trafic d’influence”.
Ce mardi, la Cour de cassation a rejeté les derniers recours formés par l’ancien chef de l’Etat, son avocat Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert, afin d’éviter leur procès. Celui-ci devrait se tenir à Paris dans les prochains mois. C’est la première fois sous la Ve République qu’un ancien président sera jugé pour corruption.
Cette affaire est donc celle dite “des écoutes”, ou encore “affaire Azibert”. Le dossier remonte à janvier 2014 : les juges chargés d’enquêter sur l’affaire Kadhafi – dans laquelle l’ancien président est mis en examen – découvrent alors que Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog conversent sur des téléphones portables “secrets”. On apprend que l’ancien président utilisait (entre autres) le désormais fameux pseudonyme de “Paul Bismuth”.
Surtout, les écoutes révèlent que l’ex-président et son avocat cherchent à obtenir des renseignements sur une instance judiciaire en cours, dans le cadre de l’affaire Bettencourt puis l’affaire Tapie-Lagarde. Ils évoquent alors un magistrat de la Cour de cassation avec qui ils ont pris contact, Gilbert Azibert.
Ce dernier, premier avocat général à la deuxième chambre civile de la Cour, se serait révélé très précieux pour Nicolas Sarkozy : il lui aurait fourni des informations confidentielles sur l’instruction, mais aurait également rencontré des collègues de la Cour amenés à se prononcer sur le pourvoi en cassation de l’ancien président. En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis à Gilbert Azibert d’intercéder en sa faveur pour qu’il obtienne un poste prestigieux à Monaco.
Ces faits présumés ont justifié le renvoi en correctionnelle pour “corruption active” et “trafic d’influence actif”. En octobre 2017, le Parquet national financier avait rendu un réquisitoire violent, mettant en avant l’existence de “charges lourdes et concordantes à l’encontre de MM. Azibert, Herzog et Sarkozy”, et comparant même leurs méthodes à celles de “délinquants chevronnés”.
Sale printemps pour l’ancien chef de l’Etat : le 17 mai, déjà, le Conseil constitutionnel a rejeté la question prioritaire de constitutionnalité déposée par Nicolas Sarkozy contre son renvoi en procès dans l’affaire Bygmalion.
FIN/INFOSGABON/IN/2019
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