Aires protégées : Le bien-être des Librevillois en dépend
Libreville, Mardi 7 Mai 2019 (Infos Gabon) – Le récent symposium organisé par l’Agence nationale des parcs nationaux dans la capitale gabonaise a permis de souligner l’importance de ces espaces dans la vie des populations de Libreville.
Libreville a abrité il y a quelques jours un symposium sur les aires protégées. Organisé par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), cette rencontre à laquelle étaient conviés d’éminents chercheurs a permis de mettre en évidence la place qu’occupent ces parcs dans le bien-être et la santé des populations de la capitale.
A en croire le Pr Lee White, secrétaire exécutif de ladite agence, les aires protégées autour de Libreville jouent un rôle important pour notre bien-être. «Ils nous protègent de la pollution et nous fournissent en poissons. Le capital naturel dans ces parcs vaut de l’argent. Si nous voulons un Libreville attrayant pour le monde entier, il faudra trouver un moyen de préserver ces parcs tout en développant la ville», a-t-il indiqué à Le Nouveau Gabon.
D’après lui, l’extension de la capitale gabonaise ne constitue pas une menace sérieuse au développement des aires protégées. «La question est de savoir, comment va se faire cet agrandissement. Est-ce que ces aires protégées seront nécessaires pour la ville dans vingt ans ? Si vous regardez les grandes villes par-delà le monde, New York, Londres, Paris… il y a des espaces verts, des forets à l’intérieur de ces villes (Central Park de New York, le bois de Bologne de Paris…). Je pense que Libreville dans vingt ans, avec l’arboretum, est une ville beaucoup plus intéressante pour les populations que sans arboretum et avec uniquement du béton», tient-il à rassurer.
Aires protégées : lieu de conservation des ressources halieutiques
Nonobstant l’industrialisation annoncée de Libreville, les aires protégées auront toujours leur place. «Il y a des études qui montrent que les espaces verts dans les villes sont très importants pour la santé, la psychologie, surtout pour les enfants.
Donc, les enfants qui ont accès aux forêts ont beaucoup moins de problèmes de santé, des allergies, des problèmes psychologiques. En plus, les deux parcs (Pongara et Akanda) protègent d’abord Libreville.
Avec les changements climatiques et la montée de l’eau de mer, les mangroves sont importantes pour maîtriser les problèmes d’inondations que nous vivons déjà. L’on estime que lors des prochaines inondations le niveau de l’eau va atteindre 20 à 25 mètres dans les zones telles qu’Oloumi, la Sablière ou les zones qui sont déjà inondées», souligne le Pr Lee White.
«Par ailleurs, on a besoin de ces mangroves pour continuer à manger du poisson à l’avenir. En effet, si on remblaie Akanda et Pongara, aujourd’hui, il n’y aura plus de poissons, de rouges, de capitaines, de crevettes à manger pour nos enfants. Si j’ai la chance d’être encore en vie dans vingt ans, je veux pouvoir manger un poisson braisé, je veux que mes enfants les voient, qu’on puisse aller marcher, aller faire du footing à l’arboretum. C’est donc nécessaire qu’on entretienne ces espaces, en même temps que Libreville se développe», souhaite le secrétaire exécutif de l’ANPN.
Préservation des aires protégées : une affaire de tous
A en croire l’expert, la préservation de ces lieux en appelle à un engagement collectif. «Sans le Gabonais ordinaire, ces aires protégées peuvent disparaître dans l’avenir. C’est l’une des raisons pour lesquelles, cette année, nous avons invité 12 000 enfants des écoles visités l’arboretum. Si les enfants ne comprennent pas l’importance de ces aires protégées, elles ne vont pas exister dans vingt ans. Il faut donc que tout le monde ait la possibilité d’aller les visiter. C’est pourquoi à l’ANPN, nous laissons l’accès libre à ces parcs. Nous sommes en train de développer des projets de sentiers naturels, de passerelles», poursuit-il.
«C’est unique au monde d’avoir de belles forêts à la sortie d’une capitale. Nous faisons de ce fait tout pour y faciliter l’accès. Il y a des guides bien formés disponibles. Ces forêts sont une porte d’entrée dans le réseau des parcs nationaux. Et une fois qu’on a pris goût, on peut, peut-être, aller plus loin, à Lopé, Loango et Ivindo. Nous allons poursuivre notre challenge à savoir, rendre ces sites accessibles au plus grand nombre», pense le Pr Lee White.
«Le challenge est de trouver des compromis gagnant-gagnant qui assurerait que les aires protégées soient encore là dans l’avenir et que Libreville soit une ville facile à vivre», conclut-il.
FIN/INFOSGABON/SM/2019
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