Gabon : Les oppositions dans l’opposition
Libreville, Mercredi 19 Février 2020 (Infos Gabon) – Il existe des partis politiques dont le charme tient justement à leur façon de régenter le fonctionnement de leur entité politique. Les Démocrates sont de cette école, mais ce modèle gabonais n’est pas suivi par ceux qui sont traversés par des divisions internes.
On a cessé de se glorifier d’avoir eu un monde politique des surdoués. On se gargarise à citer des noms qui ont drainé des milliers d’inconditionnels derrière eux. Mais quelle baguette magique détenaient-ils ? La démocratie gabonaise a cessé d’enfanter un animal politique pour laisser ces spectateurs à la place publique nous raconter des canulars. Les opposants actuels se détestent, se mentent et jurent comme des charretiers. A quelles fins ?
L’époque de Pierrot de Ndende, d’AMO de Medouneu, d’Agondjo de Port-Gentil semble bien lointaine et d’une douloureuse évocation. En effet, Mamboundou récitait la constitution plus qu’un docteur en droit. Il était l’homme du peuple et il a formé d’autres hommes politiques par son charisme et sa maîtrise des dossiers d’intérêts publics. AMO avait un monde derrière lui et la télévision a amplifié son message. Me Agondjo, un personnage atypique par la vision qu’il avait du Gabon.
Aujourd’hui, les acteurs politiques récitent la vie d’une personne qu’ils morigènent et oublient pourquoi il y a la révision du code du travail et le dialogue politique intensifié avec l’Union européenne. Ils racontent des canulars à tel point qu’on se demande à quoi est due cette absence de leader sur le terrain ?
Les anciens hommes politiques vivaient en symbiose avec les électeurs. Ils se sacrifiaient pour savoir les besoins réels des populations, à défaut d’être visible sur le terrain. C’était cela la baguette magique de la présence, de l’écoute et des promesses réalisées.
Le PDG est resté indétrônable et inoxydable. Et ceux qui y ont entraîné la division l’ont exportée avec eux pour former des oppositions dans l’opposition. Il suffit de voir où se trouvent les anciens du PDG et ce que sont devenus les partis qu’ils ont fondés croyant écraser le PDG.
S’ils ne sont à la recherche d’un second souffle, ils n’opèrent aucune métamorphose idéologique. Leur voix peine à porter haut le message. Ceux qui se divisent ont opté pour le boycott, un poison mortel qui les a affaiblis.
Le mal est profond dans l’opposition. Les luttes internes d’ego, les alliances contre nature, les relents de tribalisme, la question épineuse du choix d’un candidat, la prédominance de l’entourage familial et ombilical, le choix douloureux d’un camp politique.
Comble de paradoxe, ils se chamaillent en contestant le leader à qui ils font porter le chapeau de non-visibilité sur des débats publics. Ils vont jusqu’à entretenir le doute sur les ennuis de santé du président pour en amplifier les méfaits ou les dysfonctionnements. Entre eux, ils ne sont que des alliés encombrants, gagnés par la facilité et la naïveté. L’opposition n’a que cela comme sujets à débattre.
FIN/INFOSGABON/EM/2020
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