Dialogue politique au Gabon : Le débat est ouvert
Libreville, Mercredi 29 Mars 2017 (Infos Gabon) – La grande palabre s’est ouverte le mardi 28 mars 2017 avec une volonté affichée de la classe politique de surmonter la crise actuelle et d’œuvrer en faveur du vivre-ensemble.
La tonalité des discours prononcés mardi matin en direct du palais du bord de mer à elle seule traduit toute la volonté des différents orateurs à sortir d’urgence le Gabon de la mauvaise passe actuelle.
Les quatre personnalités ayant pris la parole à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du dialogue politique sont toutes unanimes qu’il faut tourner la page de la crise actuelle et œuvrer pour le vivre-ensemble.
En témoigne un champ lexical presque similaire avec des mots comme paix, tourner la page, vivre-ensemble et intérêt général qui sont revenus de manière récurrente dans les quatre discours. Une constante qui cache mal leur volonté à mouiller le maillot pour une réussite totale des présentes assises. A les écouter, il était difficile de faire la différence entre un opposant et un partisan de la majorité. Car, le constat était le même : le Gabon va mal et qu’il faut le sortir de là.
Emmanuel Issoze Ngondet qui a ainsi ouvert le bal des discours, a salué la grande mobilisation enregistrée lors des inscriptions et qui, à son avis, est un indicateur assez saisissant qui prouve que les Gabonais manifestent la soif de vivre-ensemble.
Pour le Premier ministre et président du Comité d’organisation, ils brûlent d’envie de tourner la page. «Le dialogue doit permettre de redorer le blason de la politique gabonaise ternie depuis quelque temps», a-t-il souhaité.
René Ndemezo’o Obiang qui s’est réjoui de la tenue de ces pourparlers, a tout de même regretté le fait que les précédentes assises de même nature que le pays a abrités n’aient pas apporté les changements escomptés. Le président de Démocratie nouvelle (DN) et chef de fil de l’opposition à ces assises a ainsi passé en revue la Conférence nationale, les Accords de Paris et les Accords d’Arambo qui, selon lui, n’ont pas permis, comme souhaité, d’asseoir une véritable démocratie dans le pays.
Pour que le présent dialogue politique ne connaisse pas le même sort, il a invité ses compatriotes à transcender leurs egos, leurs clivages socio-politiques et à travailler dans l’intérêt général. Tout en saluant l’initiative d’Ali Bongo Ondimba, il a tout de même invité le président de la République à aller jusqu’au bout en évacuant tout immobilisme.
Pour Faustin Boukoubi, la manipulation des masses menée par certains Gabonais a conduit le pays à la violence et privé des milliers de jeunes compatriotes de l’éducation. Dans son discours, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’a pas manqué de lancer au passage quelques piques à ces anciens barons qui, une fois sortis de la barque, déversent tout leur venin sur ce régime qui les a élevés et promettent le pire à leur pays.
Il plaidera par la suite en faveur d’un dialogue franc marqué par des consensus pragmatiques qui favoriseront une application concrète des différentes résolutions issues de ces échanges.
Pour sa part, Ali Bongo Ondimba a tenu à faire savoir que les crises politiques au Gabon ne datent pas d’aujourd’hui, mais de depuis l’ère coloniale. Contrairement à ce que beaucoup veulent faire croire. Il a ainsi invité ses compatriotes à ouvrir les yeux sur les ravages causés par la violence et leur a demandé de privilégier la palabre dans l’intérêt général, le respect de la loi et de l’autre.
«Les échanges doivent prendre en compte les préoccupations légitimes des Gabonais (…) Oublions nos querelles, bâtissons un édifice nouveau», a-t-il conclu.
FIN/INFOSGABON/PM/2017
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